Suite aux débats sur la tension budgétaire ou non du Sénégal qui s’est posé ces derniers mois, le FMI sans pour autant trancher sur la question, a donné des éléments concordants qui montrent que la pression budgétaire est une réalité même si les perspectives de croissance vont rester dans la fourchette de plus de 6% pour la cinquième année consécutive avec un taux d’inflation inferieur ou égal à 1%. En effet, cette situation est le résultat de la réduction des recettes intérieures, les manquements dans les passations de marchés publics, une mauvaise gestion de la Société Nationale La Poste, et la subvention du secteur de l’énergie dans un contexte de baisse du prix du pétrole sur le plan international. « En effet, les pressions se sont accumulées rapidement dans le secteur budgétaire au cours des derniers mois. Il est maintenant prévu que les recettes seront inférieures de 0,9 % du PIB à l’objectif fixé pour décembre 2018. La hausse des prix mondiaux du pétrole, couplée au maintien de la stabilité des prix de l’énergie au niveau intérieur, continue à peser sur les dépenses courantes, et un financement élevé de SN La Poste par le Trésor a encore contribué à une situation budgétaire très difficile. Cela a conduit à une accumulation d’obligations non remplies envers le secteur de l’énergie et à des impayés vis-à-vis de fournisseurs et autres opérateurs économiques. Pour atteindre les objectifs budgétaires fixés pour décembre 2018 dans le cadre du programme ISPE, des efforts budgétaires considérables seront nécessaires. Les autorités ont accepté de réduire sensiblement les dépenses d’équipement financées sur ressources intérieures qui ne sont pas urgentes et les dépenses courantes hors salaires afin de respecter l’enveloppe budgétaire convenue », selon Michel Lazare, chef de délégation du Fonds.
Toutefois pour limiter les pressions budgétaires et les risques pesant sur l’achèvement de la revue Lazare fait savoir que les autorités ont accepté de renforcer sensiblement la gestion des finances publiques en limitant de manière permanente le financement de SN La Poste par le Trésor et en cessant d’utiliser diverses lettres budgétaires qui engagent l’administration centrale pour ce qui est de dépenses au-delà de l’exercice en cours ou de dépenses exécutées en dehors du budget.
La plupart des réformes structurelles pour la septième revue ont été mises en œuvre. Cependant, des retards ont été observés dans la mise en place du paiement des impôts au moyen des téléphones portables, et un progrès limité a été accompli dans la mise en œuvre du plan d’action visant à réduire les dépenses fiscales. Selon le chef de la mission du FMI.
Yanda SOW
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