Aujourd’hui à la retraite après 34 années d’activité, Fatimatou Zahra DIOP n’en est pas moins administrateur de plusieurs sociétés du secteur bancaire et financier au Sénégal et à l’étranger.
Une destinée d’engagement
Pur produit de l’école sénégalaise Mme Fatimatou Zahra Diop a décroché sa Maîtrise ès Sciences Économiques à l’Université Cheikh Anta Diop, en 1978. Le diplôme d’Études Supérieures Bancaires du Centre Ouest Africain de Formation et d’Études Bancaires (COFEB) obtenu en 1980 lui a ouvert les portes de la banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO), où elle a assumé les fonctions de Chef du Service de la Réglementation Bancaire entre 1991 et 1996, avec comme responsabilité principale, la surveillance des banques et établissements financiers de l’UMOA. Ensuite elle a été promue entre 1996 et 1998, Adjoint au Directeur des Opérations Financières en charge des opérations de trésorerie de la BCEAO ainsi que la gestion des réserves en devises et en or.
Également, entre 1999 et 2008, Fatimatou Zahra a conduit la réforme des systèmes de paiements dans les huit États membres de l’Union Économique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA) initiée par la BCEAO et qui a eu pour résultats la mise en place de trois systèmes interbancaires de paiement modernes, à savoir : pour les gros montants, le système de règlement brut en temps réel, dénommé STAR-UEMOA, pour les paiements de masse, le système de compensation automatisée, SICA-UEMOA et le système interbancaire de paiement par cartes, géré par le GIM-UEMOA.
Respecter sa devise
À ce jour, Fatimatou Zahra Diop est la première et unique femme à avoir occupé entre le 1er janvier 2009 et le 8 janvier 2012, les fonctions de Directeur National de la BCEAO pour le Sénégal. Par la suite, elle a assumé durant deux années (9 janvier 2012 – 19 septembre 2014), les fonctions de Secrétaire Général de la BCEAO.
Au terme de sa riche carrière à la banque centrale, en 2014, et qu’a sonné l’heure d’une retraite amplement méritée, Fatimatou Zahra Diop tient à respecter sa devise qu’elle a hérité de ses parents : « l’essentiel dans une vie, c’est de servir. Servir les siens, servir sa communauté, servir l’Humanité ».
Aujourd’hui, elle est fortement engagée tant au niveau social, qu’au plan économique et financier. Membre fondatrice et Vice- présidente de la Fondation AFRIVAC depuis 2014 elle siège aussi depuis cette date au
Conseil d’Administration d’International Finance Facility for Immunisation (IFFIM). Last but not least, celle qui est administrateur de plusieurs sociétés du secteur bancaire et financier au Sénégal et à l’étranger, est membre, depuis 2016, du Women Investment Club (WIC).
TEMOIGNAGE
Par le passé, j’ai assuré l’intérim d’une direction des opérations financières. J’étais adjointe et le directeur avait été nommé à un autre poste. Pendant 18 mois, j’ai assuré l’intérim toute seule. Je n’ai pas été confirmée à ce poste alors que mon travail était bon. Ce fut un mal pour un bien parce que plus tard, le responsable de l’institution me dit qu’il avait eu vent de la qualité de mon travail et qu’il avait besoin de moi pour un autre job : la réforme des systèmes de paiement. La tâche s’est avérée beaucoup plus intéressante d’autant plus que je devais créer quelque chose qui n’existait pas encore : Créer la compensation automatisée pour toutes les banques de l’UEMOA, donc dans les huit pays. Créer un système de règlement brut en temps réel ainsi qu’un système de paiement par carte que tout le monde connaît désormais sous l’appellation GIM. Pour moi, tout cela représentait davantage un challenge par rapport à mon ancienne routine. C’était un projet
extrêmement compliqué puisqu’il s’agissait de transformer la manière de travailler des banquiers. Aujourd’hui, la carte bancaire paraît banale alors qu’avant il n’y avait que les clients des deux plus grandes banques
françaises qui en possédaient. On a permis la démocratisation de ce genre de plateforme au sein des banques locales et africaines en général , raconte Fatimatou Zahra Diop.
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