De la Marine nationale française, en passant par l’inspection générale des finances à Bercy, puis la Société Générale, votre parcours est pour le moins atypique …
J’ai eu un début de carrière de 16 années dans l’administration française avant de rejoindre le Groupe Société Générale. Ce parcours administratif va de la Marine nationale comme Officier sur des bateaux de guerre, en passant notamment par 2 années en cabinet ministériel auprès de François Fillon, avant d’intégrer le corps de l’Inspection Générale des Finances à Bercy.
Ce parcours très varié a toujours eu comme fil rouge la Finance, l’Administration et l’Economie d’entreprise. J’ai fait une petite entorse à ce fil rouge en 2000. En effet, pendant 5 ans, j’ai travaillé sur des sujets de restructurations industrielles et de formation professionnelle. J’avais été nommé par l’Etat français en Normandie pour veiller à la pérennité de l’emploi et au reclassement des salariés du secteur industriel privé de cette région. Mon poste a été marqué par le plan d’envergure mis en place pour aider au reclassement des 3000 licenciés du Groupe Moulinex. Ce dossier m’a amené ensuite à intégrer le cabinet du Ministre des Affaires Sociales de l’époque, pour suivre les dossiers relevant de la formation professionnelle et de l’apprentissage. Cette approche sociale de l’activité économique a été très formatrice et m’a convaincu que la richesse première d’une entreprise est constituée des hommes et des femmes qui la composent. Donc, c’est avec beaucoup d’honneur que je viens aujourd’hui au Sénégal pour diriger cette grande institution qu’est la SGBS. J’en profite, d’ailleurs pour saluer le travail accompli par mon prédécesseur qui connait bien le Sénégal, puisqu’il y a exercé pendant 13 ans. J’ai beaucoup travaillé avec lui en décembre, afin de capter l’expérience et la connaissance qu’il a de ce pays dans lequel j’avais passé plusieurs jours en 1998.
Un petit rappel de votre histoire avec la Société Générale…
Je suis dans le Groupe Société Générale depuis maintenant 3 ans, c’est assez récent. J’ai commencé comme Directeur adjoint du Centre d’affaires Paris Etoile Entreprises, spécialisé dans le financement des Grandes Entreprises qui ont un PNB de 80 millions d’euros, soit 52,5 milliards Fcfa. Dans cette entité d’une centaine d’agents, j’avais trois casquettes : l’animation commerciale, le fonctionnement des back et middle office et le suivi de mon propre portefeuille de grands clients. Ce poste m’a donc permis de voir fonctionner
toute la chaine de traitement des services bancaires apportés à l’entreprise. C’était très important pour assimiler les métiers de la banque, pour connaitre les produits nécessaires à nos Clients, et pour découvrir rapidement le Groupe Société Générale qui est composé de près de 50 filiales et 30 succursales de par le monde. Les demandes de mes Clients m’ont ainsi permis de travailler avec beaucoup de personnes du Groupe, relevant de directions et d’implantations différentes comme SGBS au Sénégal. Toutefois, c’est au début de ma carrière que j’ai eu mes premiers contacts avec le Sénégal et avec plusieurs autres pays africains.
Aujourd’hui que vous êtes bien arrivé à Dakar, quels sont vos challenges ?
D’abord, je voudrais commencer par un constat. Depuis 5 ans, on vit dans une crise mondiale comme jamais nous n’en avons connu depuis 1929. Toutes les entreprises travaillant en économie ouverte, la propagation devient rapide. Cette crise est comme la grippe, elle est contagieuse. Elle n’épargne aucun continent, ni aucun pays, ni même le Sénégal, comme en témoigne par exemple la baisse tendancielle enregistrée dans le rapatriement financier de la diaspora sénégalaise. Aussi, le Sénégal, dont les échanges économiques sont nombreux avec l’extérieur, doit-il affronter ce contexte économique sans précédent. Il est important aussi de comprendre que cette crise transforme profondément l’environnement et les conditions d’exercice des banques. Nos institutions sont soumises à de nouvelles contraintes des régulateurs et elles sont confrontées à des risques multiformes : risques de crédits à nos clients, risques de conformité ou encore risques opérationnels dans l’exécution de nos prestations. Cet environnement nouveau nous impose de nous adapter. C’est un défi collectif qui implique l’ensemble des salariés de la SGBS et qui sera guidé par l’objectif permanent d’être la meilleure banque en Qualité de Services Clients.
La qualité de service, ce n’est pas de la théorie. C’est apporter à nos Clients le meilleur conseil financier face à leur problème, et répondre à leur demande dans un délai le plus rapide possible, sans erreur d’exécution et au meilleur prix. Les moyens pour réussir ce challenge avec dynamisme et engagement s’articulent autour de 4 axes de travail.
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