Partout dans le monde elles sont les véritables moteurs de la croissance et pourvoyeurs d’emplois elles sont à cet effet chouchoutées et mises dans des conditions optimum de réussite. Bizarrement au Sénégal elles sont les oubliés du système financier. Drôles de vie pour les PME !
Les PME sont comme des talibés. Ces enfants de la rue à qui on demande gentiment de se débrouiller dans la jungle pour survivre et de passer payer les impôts à la fin de chaque année d’existence au Sénégal. Sévère mais clair représentation des petites et moyennes entreprises au Sénégal. Leur taux de mortalité est de 60% pour la première année d’existence à cause de tares congénitales acquis depuis la naissance et qui au fil du temps seront des cancers trop importants à supporter pour l’entrepreneur. Pour pallier à cet état de fait la Rencontre Des Entrepreneurs (RDE), une organisation dont l’un des buts est d’accompagner les PME dans leur développement et qui les aide, a organisé un débat sur « L’existence des PME au Sénégal, mirage ou réalité ? ». Selon Gnylane Thiam Traoré, fondatrice de DevNetWork Africa, les managers des PME ont une grande responsabilité sur la survie de leurs entreprises car ne sachant pas créer cette émulation qui ferait de leur entreprise un lieu où les employés peuvent s’épanouir et espérer un faire carrière. « Globalement les gens sont bien formés au Sénégal malgré ce qu’on peut en dire mais la difficulté que les entreprises rencontrent est au niveau de leur chef. Les managers ne sont pas capables de sanctionner positivement. Ils ne félicitent pas assez, ne récompensent pas assez et n’encouragent pas assez leurs employés. Ils entretiennent un climat social qui oblige les gens à passer leur temps à avoir des aprioris ou de fausses perceptions alors que l’entreprises pourraient être plus performante si il y a des conditions de communications assez claires et transparents pour que tout le monde s’épanouissent », explique la spécialiste du développement des compétences.
Pour Adama Wade, journaliste économique et financier, les Pme sénégalaises rencontrent trois problèmes : l’absence d’information, l’absence d’encadrement et l’absence d’un écosystème financier capable de répondre à leurs problèmes. « S’il y a un incubateur sans un fonds de suivi pour accompagner les PME qui sortent du pipeline cela ne sert à rien. Les banques ne sont pas adaptées à ce type d’offres et il faut savoir qu’elles ne prêtent qu’à ceux qui ont des garanties. Pour les PME il faut des fonds de Capital risk, des sociétés de méso-finance capables de répondre aux besoins des PME », a suggéré le Directeur de publication du média Financial Afrik.
Après le diagnostic des maux de l’écosystème économique sénégalais, les panélistes ont échangé sur les questions liées à la formation ainsi que d’autres problématiques similaires auxquelles doivent faire face les entrepreneurs au Sénégal. Ils ont invité les structures d’accompagnement des PME existantes à mieux se coordonner pour apporter davantage d’informations aux entrepreneurs.
« Le Sénégal compte beaucoup de très petites entreprises, quelques grandes, mais le pays manque fondamentalement d’entreprises de taille moyenne et ayant un business model profitable et « reproductible ». Les solutions passent donc, entre autres, par un développement de structures d’accompagnement liées les unes aux autres, davantage de fluidification de l’information venant des différents secteurs, de conseil et de formation», a expliqué Rivolala Ratsimandresy, co-fondateur de la Rencontre des Entrepreneurs. Et sans une masse critique de ce type d’entreprises, il nous paraît difficile d’atteindre l’émergence, a-t-il ajouté.
Selon les chiffres de la Direction de l’Appui au Secteur Privé (DASP) repris par RDE, les PME représentent près de 90 % des entreprises privées au Sénégal mais ne contribuent qu’à hauteur de 20 % au PIB et ne représentent que 30 % des emplois créés. L’espérance de vie moyenne très courte des PME sénégalaises est, notamment, due au manque de structures solides pour les accompagner.
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