Dans une analyse, l’organisation indépendante Africa Check a éclairé les sénégalais suite à une confusion née sur la compréhension à avoir entre la dette intérieure et les arriérés de paiements.
La dette intérieure globale représentait 1279,6 milliards de francs en fin 2017 a d’entrée annoncé l’organisation indépendante Africa Check.
Expliquant les difficultés de l’Etat du Sénégal à assurer le paiement des salaires qui a connu dernièrement des retards fustigés par les syndicats d’enseignants, le reliquat dû aux universités privées, etc., le député et leader du Mouvement Tekki s’activant dans l’opposition, Mamadou Lamine Diallo, a soutenu qu’il y a risque « d’inflation » ou « d’endettement massif ». C’est ce rappel qu’a effectué Africa Check. Avant de rapporter les propos du leader de Tekki qui apporte des précisions sur ses déclarations.
«On commence toujours par le plus facile, l’endettement intérieur, à savoir les universités, les instituts supérieurs, le nettoiement des ordures, les hôpitaux, les fournisseurs de l’Etat, les entreprises de BTP, etc. Les arriérés intérieurs, en fin décembre 2017, sont estimés à 200 milliards de FCFA. C’est ce qui explique les retards de paiements des salaires des enseignants notamment et la montée de la fronde sociale » a révélé Mamadou Lamine Diallo dans le document produit par Africa Check.
Et après avoir contacté le député, Africa Check a informé que celui-ci a confirmé le montant avancé précédemment, précisant qu’il a parlé d’arriérés de paiement et non de dette intérieure du Sénégal. « C’est ce que l’Etat doit aux entreprises fournisseurs et créanciers et qu’il n’a pas pu respecter les délais de paiement. Cela devient des arriérés», a-t-il expliqué.
Dans une visée d’équilibrer et de mieux clarifier le débat autour de cette question, Africa Check a joint la Direction de la comptabilité publique et du Trésor, en vain. Car le chargé de la communication de cette structure, M. Bamba Tine n’a finalement pas répondu à l’interpellation de l’organisation indépendante.
Creusant davantage, il est ressorti de ses analyses que les arriérés de paiement sont inclus dans la dette intérieure.
Que signifient les arriérés de paiement ?
La définition de cette notion économique se trouve dans le document de travail intitulé «Arriérés de paiement et dynamique de croissance au Sénégal» produit par la direction de la prévision et des études économiques (DPEE), en mars 2010. Dans leur acception la plus large, les arriérés de paiement correspondent aux obligations financières de l’Etat vis-à-vis de ses créanciers ou fournisseurs dont le règlement ne s’effectue pas à date échue» a renseigné Africa Check qui cite la DPEE.
Et de poursuivre : «la difficulté majeure surgit dans l’interprétation de l’expression ‘date échue’, l’approche comptable retenue par l’UEMOA repose sur un délai de 90 jours au-delà duquel toute dépense ordonnancée et non payée est considérée comme un arriéré de paiement». En d’autres termes, les arriérés de paiement annuels représentent le gap, la partie du service annuel de la dette contractée dans le cadre de fournitures de services, de réalisations de travaux, de prêts, que l’Etat n’est pas parvenu à honorer à la fin de l’année budgétaire».
Le service de la dette annuelle est-il plus colossal ?
Adoptée en fin décembre 2017 par l’Assemblée nationale, la loi de finances 2018 renseigne que l’Etat du Sénégal doit honorer une dette de 732,49 milliards de francs en 2017 contre 588,51 milliards de francs en 2016.
Selon les prévisions budgétaires, cette dette atteindra 839,8 milliards de francs en fin 2018 car, rien que les intérêts à payer sont estimés à 221 milliards de francs en 2017 qui n’est qu’une partie de la dette intérieure. Faisant la «situation économique et financière 2017 et perspectives 2018», la DPEE informe que la dette intérieure globale représente 1279,6 milliards de francs en fin 2017.
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