Aujourd’hui, la Bourse Régionale est à la croisée des chemins. Marquée jusque-là par un fonctionnement plus institutionnel, une faible implication des banques et assurances, presque pas d’emprise sur l’économie réelle, un marché primaire avec peu d’introductions en Bourse même si on peut saluer le haut niveau des emprunts obligataires, un marché secondaire pas dynamique avec très peu de transactions sur les titres, une hyper-concentration en nombre sur les valeurs ivoiriennes (+90%) et en capitalisation sur les titres Sonatel et Ecobank, soit +60% du total de la cote.
Autant de déficits structurels auraient pu pousser à émettre un jugement négatif sur la BRVM. Mais que non ! Malgré tout, la BRVM est un outil pertinent pour favoriser l’intégration, un mécanisme de financement du développement, par la mise à disposition de fonds longs pour les investissements. La preuve par les 4000 milliards Fcfa levés sur le Marché, dans cette perspective.
Pour améliorer sa liquidité et faciliter les transactions, la BRVM a fractionné certains titres pour les rendre accessibles aux petits épargnants, amélioré son système de cotation pour la rendre plus attractive. Et les choses commencent à bouger. Certaines entreprises commencent à avoir le réflexe «Marché». Elles ont compris qu’à partir d’une certaine taille et pour soutenir la compétition régionale et internationale, elles ont intérêt à saisir les opportunités qu’offre la Bourse.
Le duo managérial de la BRVM, le Président Gabriel Fal et le DG Aménounvé, a bien du pain sur la planche. Elle a à convaincre les acteurs du bien-fondé de leurs réformes pour crédibiliser davantage le Marché financier régional ; surtout les Autorités pour que désormais, les privatisations prochaines se fassent par le Marché, comme le fut une certaine Offre publique de vente (OPV) des actions de Sonatel qui avait connu un succès populaire fou…
D’ailleurs, il faut bien encourager l’actionnariat populaire, sensibiliser les gros bonnets de l’informel qui tiennent l’économie dans nos pays, afin de développer une certaine culture boursière et financière, au sens large, dans une perspective de ré- appropriation de notre patrimoine capitalistique par nos investisseurs. Il faut que le capital de nos plus grandes entreprises soit davantage ouvert au Secteur privé local afin de promouvoir une vraie bourgeoisie nationale.
Pour compléter ce tableau du Marché financier au sens large, nous avons fait parler les trois acteurs majeurs de la Micro-finance (CMS, PAMCAS et ACEP), pour avoir cette lecture, plutôt sociale, dans l’offre des services financiers décentralisés. Depuis une trentaine d’années, ils ont réussi à faire émerger des pans entiers de la population des bas-fonds de la pauvreté et permis l’érection d’une classe de petits et moyens entrepreneurs. Ce qui est tout à leur honneur. Chapeau, messieurs ! La Nation vous est reconnaissante…
Enfin, pour davantage de synergies entre le magazine et le site web, nous avons décidé de réserver une partie importante de la production de ce mois (une dizaine d’articles, soit une vingtaine de pages), à retrouver, en exclusivité, sur reussirbusiness.com
Encore une fois, MERCI pour la confiance portée en l’équipe de REUSSIR…
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