Un secteur dual, qui est un peu le reflet de l’activité économique nationale. Il est composé d’une part, des concessionnaires automobiles, représentants attitrés des constructeurs, qui offrent un service de qualité. Depuis l’accueil jusqu’au service après-vente en passant par l’aide au financement avec les banques, l’assurance du véhicule, l’entretien et tout ce qui s’en suit. Ils s’en tiraient pas mal avec les multiples innovations qu’ils ne cessaient d’apporter et qui boostaient les ventes.
D’autre part, un secteur informel de vendeurs de véhicules d’occasion, arrivant en masse au Port de Dakar, qui se retrouvaient sur le marché, parfois on ne sait comment. Ces véhicules d’occasion étaient relativement bon marché et étaient bien appréciés par le Goorgorlou qui avait ainsi une occasion de satisfaire son besoin d’avoir son propre véhicule surtout que c’est devenu une nécessité…
Le Président Abdoulaye Wade avait réussi à marquer le secteur en interdisant l’importation des véhicules de +5ans d’âge. Une mesure forte qui avait permis d’assainir le marché, de faire monter en flèche les ventes de voitures neuves tout en préservant la qualité de l’environnement. Mais en campagne électorale, l’ex- candidat Macky Sall avait promis de rallonger l’âge des véhicules à importer à 8 ans, au grand plaisir de ses électeurs modou-modou et autres baol-baol.
L’application de la mesure a eu un effet boomerang sur le secteur. Pas moins de 19% de baisse en Janvier 2013 après un exercice 2012, jugé «anus horribilis». Pour dire que le marché de l’automobile, dans son segment moderne, a atteint la cote d’alerte. Au rythme actuel, on craint même des fermetures d’enseignes…
Il est temps que les pouvoirs publics prennent en main la situation, procèdent à une analyse en profondeur des effets induits et essaient de réajuster le tir, s’il y a besoin. Une chose est de respecter sa promesse électorale, mais une autre est d’avoir le courage de revenir là-dessus si on se rend compte, à l’application, que la mesure n’est pas opportune. C’est juste une question de réalisme politique et économique, surtout que le manque à gagner fiscal est, semble-t-il, considérable.
La situation du marché de l’Automobile est un peu à l’image de ce qui se passe au niveau de l’économie nationale, depuis maintenant plus d’une année. Certes, il y a eu une alternance politique mais on ne sent pas encore les frémissements, ni le déclic salvateur qui donneraient de l’espoir aux acteurs économiques. C’est comme une sorte de morosité ambiante qui gagne, de plus en plus, du terrain. Ce qui est plutôt inquiétant. On a de moins en moins confiance en nos gouvernants, en leur capacité à juguler la crise et à nous donner des raisons d’espérance en l’avenir…
Vivement que le Président Macky Sall revienne à la raison. Qu’il fasse un peu moins de Politique et un peu plus d’Economie. Qu’il édicte sa vision et trace une stratégie claire et nette. Qu’il renforce davantage ses ministres en charge de ces secteurs névralgiques afin qu’ils conduisent les réformes et changements de fond qui sont inéluctables. C’est vraiment tout le bien qu’on lui souhaite pour un Sénégal meilleur, véritablement lancé sur une voie de prospérité pour tous.
Mais qui parlait de Yoonu Yokuté ?
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