La croissance de l’économie sénégalaise, enregistrée ces dernières années, a été largement influencée par les entreprises du Secteur privé, notamment les PME. Cette embellie actuelle de l’économie rejaillit sur les PME qui constituent +90% des entreprises, mais dont la contribution représente encore une faible part dans le PIB.
En effet, la pleine participation des PME à la compétitivité, au développement économique, à l’emploi et à la cohésion sociale n’est plus à démontrer au Sénégal. Cependant, la bonne santé de celles-ci dépend du développement des infrastructures et de l’accessibilité aux systèmes financiers pour accompagner la volonté publique et les différentes politiques de promotion, d’autant plus que la création et la pérennisation de milliers d’emplois locaux doivent être au cœur des actions de l’Etat.
Pour réussir ce pari ambitieux, le CNP a toujours privilégié le développement d’un partenariat fort entre l’Etat du Sénégal et son Secteur privé. Ce partenariat gagnant-gagnant constituera une source de croissance pour les PME nationales, de développement de la cotraitance dans les collectivités locales et de création de milliers d’emplois locaux pour la jeunesse. «Notre Etat pourra s’appuyer, entre autres, sur ces quelques recommandations du CNP qui sont de privilégier, dans les appels d’offres sur financement du Budget consolidé d’investissement (BCI), les entreprises à capitaux nationaux ; rendre obligatoire en cas d’appel d’offres international le recours à la cotraitance à hauteur de 30% en faveur des entreprises nationales ; accélérer la mise en œuvre de l’avant-projet d’Acte uniforme de l’Ohada rendant obligatoire, pour tout investisseur étranger, la création de Co-entreprise avec des privés nationaux ou avec l’Etat lorsque l’activité concerne un secteur stratégique et de souveraineté économique ; ou encore donner une validité annuelle, allant du 1er au 31 Décembre, à toutes les pièces administratives à fournir», fait savoir Alioune Bâ, Secrétaire Général Adjoint du CNP. Il poursuit en soulignant qu’il faut aussi «adapter les critères de qualification des entreprises aux réalités de notre tissu économique ; définir des méthodes de contrôle et de révision des offres anormalement basses ; voire même créer un compartiment dédié à la PME à la BRVM pour permettre, à terme, aux PME performantes de lever des fonds, etc.».
Accès au financement
Aujourd’hui, la plupart des dirigeants de PME considèrent que le financement, accès et coûts confondus, constitue un obstacle majeur pour le développement de leurs activités. En effet, nonobstant les importantes mesures d’assainissement du secteur bancaire et financier survenues ces dernières années et la surliquidité actuelle des banques, le financement demeure toujours la préoccupation majeure des PME aux côtés de la formation et de l’accès aux marchés. «Nos PME ont encore d’énormes difficultés à satisfaire les conditions fixées par nos institutions financières. Elles sont souvent jugées risquées à financer par celles-ci pour cause de manque d’informations fiables sur leurs capacités de remboursement et la faiblesse des garanties proposées. Il devient urgent alors de doter les structures comme la BNDE, le FONGIP et le FONSIS de moyens conséquents leur permettant de remplir leurs missions. C’est dans ce cadre aussi qu’il faut insérer le dernier dispositif de soutien au financement des PME de la BCEAO et dont les actions pourraient être regroupées en 4 axes, à savoir l’élaboration des textes codifiant les modalités pratiques de mise en œuvre du dispositif, notamment les règles d’admissibilité des créances sur les PME aux guichets de la BCEAO ; l’organisation des acteurs au niveau national pour une mise en œuvre efficace du dispositif ; l’information et la sensibilisation des différents acteurs ; l’appui institutionnel aux structures d’encadrement des PME», conclut Alioune Bâ.
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