Après avoir permis à l’Etat du Sénégal d’économiser près de 400 millions FCFA en 3 mois, l’Agence pour l’Économie et la Maîtrise de l’Énergie (AEME) ne veut pas s’en arrêter là. Selon son Directeur Général, Birame Faye, l’objectif est de réaliser des économies de 1 à 1,5 milliard FCFA pour 2016. Mieux, grâce au programme SARDEL, avec des investissements de 700 millions, le Sénégal pourra mobiliser jusqu’à 4 milliards d’économie.
Créée en 2011, l’Agence pour l’Économie et la Maîtrise de l’Énergie (AEME) est le bras opérationnel du Ministère de l’Énergie et du Développement des Énergies Renouvelables (MEDER) en matière de maîtrise de l’énergie. Et dans sa mission de promotion d’une utilisation rationnelle de l’énergie dans tous les secteurs d’activités, l’AEME a frappé un grand coup, d’emblée.« L’Etat est le premier client de SENELEC, sa facture d’électricité avoisine 30 milliards par an. L’objectif du programme SARDEL est donc de réduire ces dépenses d’électricité à travers un ensemble d’activités qui a été réalisé en 2015. D’abord, il s’agissait de faire un état des lieux par un inventaire de l’ensemble des 7 000 polices d’abonnement de l’Etat au niveau national. Ensuite, il y a les visites systématiques qui, une fois effectuées, ont permis d’identifier des anomalies administratives et techniques, et qui ont fait l’objet d’une correction auprès de SENELEC : suppression des bâtiments inoccupés mais non résiliés, et ceux occupés par des non-ayants droit (occupation illégale, branchement clandestin), redressement suite aux erreurs de facturation, optimisation des puissances souscrites pour minimiser les surcoûts de facturation (primes fixes, pénalités), etc. Ce sont toutes ces actions qui ont permis de réaliser une économie financière d’environ 400 millions Francs CFA au dernier trimestre 2015 », explique M. Birame Faye.
Selon les résultats du premier diagnostic, les dysfonctionnements ont été constatés dans presque toutes les composantes de l’Etat, à savoir l’Administration centrale, les Établissements publics à autonomie financière et les Collectivités locales, y compris dans la problématique de gestion de l’éclairage public.
« Nous pouvons économiser 4 milliards pour des investissements de 700 millions »
Même si les résultats ont été satisfaisants, force est de reconnaitre qu’il y a encore à faire. Selon M. Faye, l’objectif attendu cette année est de réaliser des économies de 1 à 1,5 milliard. « A terme, le programme SARDEL pourrait permettre à l’Etat de mobiliser jusqu’à 4 milliards d’économie, avec un investissement de moins de 700 millions requis », assure-t-il.
Au-delà de l’économie réalisée, le programme SARDEL a aussi permis de voir comment réaliser des économies dans la maitrise de l’énergie. « Cette utilisation rationnelle de l’énergie passe par la sobriété énergétique, c’est-à-dire en luttant contre le gaspillage, en améliorant l’efficacité énergétique à travers la conception bioclimatique et la performance énergétique et thermique des bâtiments, ainsi que la promotion des énergies de substitutions », suggère-t-il.
Pour M. Faye, l’objectif est de réduire significativement la consommation d’énergie, la facture énergétique et les émissions de gaz à effet de serre. C’est ce qui explique le plan d’actions qui a été mis en œuvre. « Il y a la campagne de communication et de sensibilisation auprès des populations, le programme de remplacement des 3 millions de lampes incandescences par les lampes à économie d’énergie, et aussi le programme d’analyse, de suivi et réduction des dépenses d’électricité du secteur public », liste-t-il.
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