Le digital, c’est quelque chose qui touche pas mal de secteur dont la santé. C’est pour cela qu’on parle de E-santé, santé digitale, santé connectée. Toutes ces dénominations participent de cette volonté de faciliter les parcours de soins, mais également de l’accès aux soins pour tout le monde, que l’on soit dans les centres urbains ou dans les coins les plus reculés. Grâce à la télémédecine, une personne peut être au Fouta et se faire consulter par un cardiologue qui se trouve à Dakar. Donc, le digital permet, via des systèmes, des applications qui sont mis en place, de combler les déserts médicaux.
Dans cette optique, il s’agit pour les entrepreneurs digitaux de puiser dans les nouvelles technologiques pour redonner des couleurs au secteur de la santé mal en point. Un idéal louable, qui pourrait améliorer la qualité de vie, des soins et de relations de toutes les parties prenantes. Avec le digital, les possibilités sont infinies et la prise en charge personnalisée des malades permet un accès simplifié aux informations médicales, via des applications.
Selon Henry Guèye de Eyone, co-fondateur de la société éditrice de logiciels, « le digital va apporter cette disponibilité d’information et cette disponibilité d’échanges entre les acteurs impliqués pour améliorer la qualité de la prise en charge. Par manque d’information, on perd beaucoup de temps dans la prise en charge des malades ». En effet, Eyone développe des produits de digitalisation d’activités de gestion de structures de santé pour combler les problématiques de gestion interne. Des problématiques de traçabilité des données internes médicales ou financières. Car la finance a son importance dans la Santé. Si la finance est bien gérée la structure se porte bien. Si la structure se porte bien, la qualité des services de la structure est meilleure.
A en croire Mamadou Sall, entrepreneur sénégalais dans le domaine du numérique, et fondateur du projet de l’initiative Karangué dans le domaine de la santé maternelle et infantile, il faut que les politiques puissent suivre parce que pour l’instant le secteur du E-Santé n’est animé que par la volonté et l’engagement d’entrepreneurs digitaux qui portent et supportent le secteur. « L’Etat tarde un peu à suivre le mouvement. Je sais qu’il y a des initiatives publiques avec le plan stratégique santé digitale. On espère bien qu’à partir de 2019, on commencera réellement la mise en œuvre à grande échelle des projets qui sont inscrits au niveau du plan santé numérique du ministère de la Santé. Cela permettra de contribuer davantage à améliorer la qualité de service en santé, à améliorer la qualité de soin au niveau de nos structures de santé », souligne le vice-président du patronat des startups du Sénégal, mais aussi de l’association santé digitale au Sénégal. Son projet Karangué est une initiative qui vise la réduction de la mortalité maternelle et infantile au Sénégal en mettant en place un système de rendez-vous médicaux. Grâce à des SMS et des appels en langues locales, à travers la voix des icônes du pays, Karangué rappelle périodiquement les rendez-vous de vaccination des enfants, les visites prénatales pour les femmes enceintes et les visites post-natales. C’est en résumé, le suivi complet de la femme enceinte de la période prénatale jusqu’à l’accouchement et la vaccination.
Aujourd’hui, on se rend compte que le digital a un impact considérable sur la société sénégalaise, même si on est qu’au début de son adoption. C’est un processus irréversible qui comble le déficit en personnel de santé, le déficit géographique de certaines spécialistes et la cupidité des agents de santé qui travaillent au noir dans le privé.
Discussion à ce sujet post