Duopharm a été créé par un groupe de pharmaciens sénégalais d’horizon divers, désirant partager un idéal et soucieux de contribuer à l’essor de leur profession, en renforçant leurs capacités à s’approvisionner en produits pharmaceutiques et à participer au développement économique et social en créant des emplois. Une société de distribution pharmaceutique, fondée par 6 membres et qui regroupe actuellement environ 200 actionnaires. Son DG, Jules Charles Kébé, nous en fait le point.
Pourquoi avez-vous eu recours à un capital-investisseur ?
Nous avons pensé à un moyen de financement original, promu au milieu des années 2000, au moment où Duopharm se montait et permettant à une start-up de bénéficier d’une certaine représentativité devant les organismes classiques de financement, les banques notamment. Le capital-investisseur donne un avis très professionnel sur la viabilité et la pertinence du projet sans obliger les promoteurs à décaisser quelques honoraires.
Quels avantages tirez-vous de ce partenariat ?
C’est une prise de participation significative dans le capital social, sous forme d’apports en numéraires. Ce qui fait du fonds d’investissement, un partenaire à part entière dans le projet. Ensuite, il n’y a pas de garantie exigée en contrepartie dans le cas de prêt accordé par le fonds d’investissement avec une couverture de 50% du montant emprunté à un taux très préférentiel, par un fonds. Il y a aussi le partage du risque, la quasi-gratuité des interventions et missions des capital-investisseurs, une assistance en termes de suivi et d’analyse des budgets et des reporting, une assistance financière si nécessaire plus facile à mobiliser lorsque le fonds est partie prenante du projet. Entre autres avantages, il y a une aide à la recherche d’assistance technique et un financement partiel sous forme de subvention, des honoraires y afférents (formation des dirigeants ou dans le cadre d’intervention d’expert dans le domaine d’activités). Enfin, il faut une vision stratégique du développement de l’entreprise (obligatoire pour préparer la sortie des fonds).
Quelles sont les limites et les difficultés de ce modèle partenarial ?
Il faut d’abord trouver un accord sur les modalités de valorisation de l’action à la sortie. Le promoteur doit être très averti des différentes méthodes de valorisation pour décider. Ensuite, il n’y a pas d’appui technique au démarrage dans le recrutement des RH, la mise en place du Système de Gestion Informatique etdes procédures internes. C’est au promoteur de s’en charger avec certains risques liés à son inexpérience. Enfin, l’objectif de forte rentabilité à très court terme, à l’échelle de la vie d’une entreprise
Comment appréciez-vous le coût du financement obtenu, éventuellement le coût des autres services qu’ils vous offrent ?
Dans le cas d’un prêt remboursable, le coût du financement est légèrement plus faible que celui des banques commerciales, de l’ordre de 1% de différence sur les taux d’intérêts. Mais ce taux peut être encore plus favorable dans le cas de prêt d’actionnaire, transformable en capital (taux gravitant autour de 5%). Pour les autres services, s’il s’agit d’une intervention directe, il n’y a pas de coût. Les autres types de service (assistance technique externe) sont très avantageux car souvent subventionnés.
Quelle est la stratégie prévue pour la sortie du fonds et dans quel horizon ?
En général, le départ du Fonds qui détient, le plus souvent,+25% du capital, pose la question du contrôle de la société par ses actionnaires. Il faut penser au rachat des parts (clause de préemption, au profit des promoteurs) ou à une autre alliance plus stratégique, un peu moins financière et plus liée à l’activité propre de l’entreprise. Autrement dit, quel nouveau partenaire permettrait de faire faire un bond qualitatif à mon entreprise et favoriserait son développement ?
La sortie se négocie sur 6 à 7 ans après l’entrée du fonds dans le capital et il nous faut voir la possibilité d’une seconde participation du Fonds dans le cadre d’un nouveau projet découlant du premier.
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