Imaginez une marche quotidienne, aller-retour, de quatre kilomètres, pour rejoindre le Collège d’enseignement moyen de Falia, dans la région de Fatick, traversant des cours d’eau tumultueux, bravant les marais hostiles, affrontant les caprices des marées montantes. Ces jeunes filles affrontent des dangers bien réels : des animaux sauvages tels que des crocodiles, la fatigue qui engourdit leurs pas, mais malgré ces embûches, elles persistent, déterminées à s’éduquer.
Les vêtements mouillés et les sacs sur leurs têtes pour protéger le peu de matériel scolaire qu’elles possèdent, Fatou Senghor et ses compagnes avancent dans les eaux salées du Sine et du Saloum atteignant parfois jusqu’au-dessous de leur poitrine. C’est une traversée non seulement épuisante physiquement, mais aussi mentalement. Malgré ces dangers imminents et cette épreuve physique, elles persistent, chacune soutenant l’autre, animées par la seule lueur d’espoir : l’éducation qui les attend de l’autre côté de ce défi périlleux.
Mettre en lumière les obstacles insurmontables
C’est cette force intérieure qui les guide vers les bancs de l’école. Malgré les difficultés, leur esprit reste teinté de positivité et de fierté à l’idée de recevoir l’éducation si précieuse pour elles. Leur quête de connaissance est une lumière dans un horizon parfois rude et incertain.
Fatou et ses compagnes deviennent ainsi des symboles silencieux mais essentiels. Leurs récits mettent en lumière les obstacles insurmontables auxquels sont confrontés de nombreux enfants des régions éloignées et isolées. Leur volonté d’accéder à l’éducation brille tel un flambeau dans l’obscurité, inspirant tous ceux qui les côtoient.
Ces jeunes filles incarnent la résilience et la détermination. Leur soif de savoir transcende les barrières. Elles méritent non seulement admiration mais aussi soutien dans leur quête éducative. Leur histoire souligne l’inestimable valeur de l’éducation.
Cependant, quel est l’état de l’éducation au Sénégal ? Selon le Partenariat mondial pour l’éducation, bien que des progrès aient été réalisés au cours des 20 dernières années, 4 enfants sur 10 ne terminent pas l’enseignement primaire et seulement 37 % complètent un cycle complet d’éducation de base. Le pays fait face à des défis majeurs : disparités régionales, inégalités de genre, qualité des apprentissages, gouvernance du système et financement de l’éducation.
Promouvoir l’éducation inclusive
Le Sénégal s’est engagé à relever ces défis à travers son Plan sectoriel de l’éducation et de la formation (PSEF) 2019-2030. Ce plan vise à garantir une éducation de qualité pour tous, en renforçant la planification, la gestion, le suivi et l’évaluation, en soutenant la scolarisation des filles, en promouvant l’éducation inclusive, en améliorant les résultats d’apprentissage et en encourageant l’innovation et la participation de la société civile.
Les partenaires techniques et financiers tels que l’UNICEF, l’UNESCO, la Banque mondiale et l’AFD soutiennent la mise en œuvre du PSEF à travers des programmes visant à améliorer l’accès, la qualité, l’équité et l’efficacité de l’éducation.
Malgré ces initiatives soutenues par des partenaires internationaux, Fatou Senghor, écolière du Sine Saloum, incarne à elle seule la réalité poignante de ceux pour qui chaque journée est une bataille pour l’éducation. Sa détermination à surmonter les obstacles, aussi bien tangibles qu’invisibles, souligne l’importance critique de l’accès à une éducation de qualité. Son rêve audacieux de devenir médecin illustre non seulement une aspiration individuelle, mais également le potentiel collectif que renferme chaque enfant sénégalais, un potentiel qui ne demande qu’à être libéré grâce à une éducation équitable et accessible pour tous.
Garantir un accès équitable à l’éducation
Dans le clair-obscur de son quotidien, Fatou voit bien au-delà des limites géographiques qui entravent son chemin vers l’école. Son ambition transcende les eaux agitées qu’elle traverse chaque jour, bravant les marées et les dangers, tout cela pour poursuivre son rêve de guérir, d’apporter du réconfort aux malades, et de transformer les visages préoccupés en sourires reconnaissants. Son rêve est un phare dans la tempête, une source de motivation qui transcende les défis quotidiens.
L’histoire de Fatou et de ses compagnes, à la fois poignante et inspirante, interpelle sur la nécessité cruciale de renforcer les efforts pour garantir le droit à l’éducation pour tous les enfants du Sénégal, en particulier ceux vivant dans des conditions difficiles. Elle met en lumière le rôle crucial de l’éducation dans le développement humain, social et économique, soulignant son impact sur la participation citoyenne et la progression nationale.
Cependant, au cœur des discours électoraux, une déconnexion flagrante persiste avec les réalités vécues par nos communautés. L’éducation, loin d’être un simple outil de campagne, est le fondement sur lequel notre société progresse. Il est donc impératif que les programmes politiques intègrent des engagements concrets pour garantir un accès équitable à l’éducation.
Le parcours émouvant de Fatou Senghor et de ses compagnes ne devrait pas simplement émouvoir, il devrait inciter à l’action. Le Sénégal a besoin de leaders capables de traduire leurs paroles en actes concrets pour offrir un avenir meilleur à notre jeunesse. Rejoignez-nous dans cette lutte pour une éducation accessible à tous, et faites de cette cause un véritable engagement, au-delà des discours électoraux. Ainsi, chaque enfant sénégalais, à l’instar de Fatou Senghor, pourrait non seulement réaliser son potentiel mais aussi contribuer à l’épanouissement de notre nation.
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