Contraint par les urgences, le Président Macky Sall a décidé de les démettre et de faire confiance à une équipe plus «politique» et plus consciente des enjeux du moment. Face au besoin de présenter, aux Locales de mars 2014, des réponses concrètes à la demande sociale, devenue plus exigeante. Le malaise est tellement généralisé que partout, dans toutes les sphères socioéconomiques, on ne parle que de «Deuka bi dafa Macky» ou «le pays va mal» !
D’où la décision stratégique du Président de changer de cap et de capitaine. Place à la très «politique» Mimi Touré, la «Dame de fer», celle-là qui a mené, sabre au clair, la guerre aux spoliateurs des deniers publics avec sa médiatisée traque aux biens mal acquis. Devenue Premier ministre, elle inscrit son action au rythme de l’accélération de la cadence des réformes. Elle a sous ses ordres, à l’Economie et aux Finances, et au Budget, un duo de haut-fonctionnaires, qui ont blanchi sous le harnais de l’Administration, aux Impôts et Domaines ainsi qu’à la Douane. Amadou Ba et Mouhamadou Makhtar Cissé sont deux vrais «méritocrates» qui ont permis de remplir à ras bord, les caisses de l’Etat, durant les périodes de vache grasse. Aujourd‘hui qu’on est dans une ère de raréfaction des ressources, ils sont les mieux indiqués pour renflouer le Trésor Public. Afin de financer, vite et bien, ici et maintenant, les politiques pouvant permettre d’obtenir des résultats immédiats, à exhiber à la face des populations dès 2014 aux Locales, voire… au finish, en 2017, pour la réélire le Président.
Après une pause estivale qui n’a pas été de tout repos, le nouveau gouvernement est obligé de faire sa Rentrée, sur les chapeaux de roue. D’abord, faire face aux inondations qui ont encore plongé des familles entières dans le désarroi, dans la banlieue et à l’intérieur du pays. C’est comme si tous les gouvernements, qui se sont succédé au Sénégal, depuis plus de 50 ans, n’ont jamais pensé à un système viable d’assainissement et d’évacuation des eaux afin de nous préserver, pour de bon, de ces situations récurrentes de désolation.
Pendant ce temps, l’activité économique est au ralenti. Le Président n’a qu’à interroger son ex-ministre de l’Industrie qui faisait la tournée des organisations patronales. Partout où il est passé, ce fut un véritable «Mur des lamentations», tellement les entrepreneurs en ont gros sur le cœur. Là où Baïdy Agne (CNP) lui annonçait la fermeture de 376 entreprises formelles en 2012, Mbagnick Diop (Mdes) le suppliait de trouver une solution à la tyrannie des «3F», à savoir le Financement, la Fiscalité et le Foncier. Et le ministre Alioune Sarr de proposer la tenue d’une «Journée de l’Entreprise» en octobre. Wait and see…
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