Comme le jour et la nuit, l’écart de développement entre les Etats-Unis et le Sénégal se prolonge jusque dans le système de transport en commun.
Habitué et presque abonné à la Ligne 40 qui passe par Hann Mariste avant de rallier la célèbre Gare de Petersen, j’avais fini de croire que tous les transports en commun étaient semblables, tellement on ne voyait que cela. Mais en allant au-delà des frontières nationales, on découvre. «Kudul toukki dou kham fa deuk nékhé », dit l’adage Wolof, traduit littéralement, cela donne «il faut voyager pour faire des découvertes».
Théâtre des sujets d’actualité les plus frais, les lignes Tata ont la particularité d’offrir la revue de presse gratuite et commentée. Point besoin de lire les journaux, tous les sujets du jour y sont abordés…et en détail. Par, on ne sait quelle magie, le débat a toujours lieu et passionne presque tous les passagers. Peu importe le degré d’impertinence ou d’incohérence, l’essentiel est d’apporter son petit grain de sel, quelque soit la durée du trajet, qu’on soit passager intra-mariste ou qu’on décide d’aller jusqu’au Terminus, on n’hésite pas à placer une petite opinion avant le prochain arrêt, peu importe l’issue du débat. Et quand le sujet est en rapport avec la lutte ou la politique, les passions se déchainent, chacun défendant son camp avec des arguments parfois tirés de nulle part.
Une image à l’opposée de celle qu’offre le Tramway ou le métro. Si la qualité de nos infrastructures fait qu’on ne maitrise pas tous les paramètres pour déterminer l’heure d’arrivée du bus, à Washington, ce qui frappe le plus au-delà de la qualité des infrastructures, c’est le calme olympien qui règne dans le métro ou le Tramway. Chacun pour soi…le chauffeur pour tous. Les yeux rivés sur le téléphone, les écouteurs bien vissés, pour certains, la lecture pour d’autres. Mais il n’est point question de débat, même si l’on s’achemine tout droit vers des élections présidentielles très disputées…
Last but not least. Pour les arrêts, point besoin de solliciter la clémence du chauffeur, les arrêts sont fixes et le prochain est toujours annoncé par le speaker. Et le respect est de rigueur.
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