Dans la nuit du 8 au 9 octobre, une usine de fabrication de matelas a vu ses locaux dévastés par les flammes. Les services de sécurité civile, appelés sur les lieux, auraient pu limiter les dégâts si seulement ils étaient arrivés avec de l’eau dans leur camion-citerne. Malheureusement, cela n’a pas été le cas : une vraie catastrophe ! Il parait que l’eau de la ville était coupée dans la zone. Ce qui a permis aux flammes de finir leur travail dévastateur. Ces flammes sont celles de la défaillance d’un système, d’un Etat mal préparé. Comme nous l’avions dit, lors de la récente pénurie d’eau. Les matelas mousses, vendus sur le marché, sont faits de mousse polyuréthane qui, en combustion, dégage des gaz mortels tels que le cyanure d’hydrogène et le monoxyde de carbone. Un stock important de matelas mousse ayant pris feu, ces nuages de fumées mortels ont été inévitablement distillés dans les habitations alentours exposant ces habitants au danger.
Le risque sur la santé pour les habitations alentours est énorme. Il est impératif, devant l’urbanisation sans cesse croissante de nos villes, que nous anticipions sur les catastrophes pouvant survenir, résultant de la négligence humaine ou des forces de la nature.
Le Think tank Ipode lance, de nouveau, une alerte pour attirer l’attention du gouvernement sur les risques liés à l’absence d’une politique de sécurité civile appropriée face aux dangers auxquels les populations peuvent être confrontées. L’Etat doit prendre en charge ces questions de sécurité civile, de façon proactive et efficace. Car nous ne devons pas nous permettre de laisser survenir des catastrophes que nous pouvons éviter. Nous devons prendre en compte ces risques et développer, non seulement des capacités de prévision et de connaissance, mais également des services de protection civile avec de réelles capacités de réaction. D’autant plus que la géopolitique de la sous-région a changé avec les risques d’attentat lié à Aqmi qui cherche à atteindre les intérêts français même si le Sénégal y a échappé jusque-là.
Les changements climatiques ressentis un peu partout sur le globe, le risque de tsunami dans l’Atlantique ne nous épargneront pas et ne devraient pas être négligés. Les stations d’essence au milieu des habitations, ainsi que les dépôts de gaz butane, sont des questions qu’il faudra bien prendre en compte. Cependant, la léthargie déjà noté au sein des services de protection civile lors de la pénurie d’eau n’est pas un signe d’un Etat fort, capable de prendre en charge les types de menace auxquels nous pouvons être confrontés. Et nous nous désolons de tous ces signaux qui caractérisent cette léthargie. Car la sécurité doit faire face aux risques naturels, aux risques liés à la guerre et à ceux liés à l’activité humaine «normale».
Et au-delà des sapeurs-pompiers, des hôpitaux, des associations de bénévoles, entre le secourisme, l’aide humanitaire et l’aide sociale dont nous disposons, la sécurité civile, qui est par essence interministérielle, devrait aussi comprendre :
- un réseau de surveillance de calamités ou d’accidents identifiés, par exemple : épidémies, montée des eaux (cas de la ville de Saint Louis), accident de chemin de fer ou d’avion, accidents de la route ou carambolage, pollution, risque radiologique, accident chimique, séisme, etc.
- des plans d’action en cas de catastrophe avec une gestion de la monté en puissance du dispositif : évaluation de la situation, renforts par exemple de l’Armée et des associations, sirènes pour prévenir la population, radio du service public pour maintenir informées les populations.
- la grandeur interministérielle de la sécurité civile qui, par ailleurs, n’est pas ressentie dans les cas de crise et dans la gestion des catastrophes…
Et sur ces derniers points constituant un bon dispositif de sécurité, nous condamnons clairement nos autorités étatiques de leur manque d’efficacité manifeste. Il faudra y remédier et nous rassurer
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