« Ensemble pour la protection des jeunes joueurs de football en Afrique » est le thème d’une conférence ouverte le 7 décembre dernier au Sénégal regroupant anciens professionnels, journalistes, entraîneurs, fédéraux, techniciens et experts du ballon rond
A l’initiative de l’ancien joueur Camerounais Jean-Claude Mbvoumin, fondateur de l’association Foot Solidaire, la rencontre de Dakar a étudié en profondeur la question de la migration des footballeurs africains. Des enfants ou adolescents pour la plupart à la merci d’agents véreux qui les font miroiter un avenir plus qu’incertain en Europe.
« Non, ce n’est plus vraiment un tabou. C’est vrai que certaines personnes ont du mal à en parler, mais c’est un combat d’arrière-garde. Aujourd’hui, le fan ne veut plus que son sport soit utilisé à des fins criminelles, ni que les enfants soient trafiqués, exploités » a souligné Jean-Claude Mbvoumin.
Le football est à l’image de la société actuelle où le capitalisme règne en maître. Les clubs européens souvent à la quête de la perle rare, du joueur d’exception ,sont prêts à payer des fortunes pour enrôler le futur Eto’o ou le futur Yaya Touré. Seulement, s’ il y’a beaucoup d’appelés, il y’a aussi peu d’élus.
» 70% des gamins qui vont en Europe pour devenir pro échouent et on ne sait pas ce qu’ils deviennent. L’échec des joueurs africains est très élevé. Les enfants sont livrés à eux-mêmes » a déploré le fondateur de l’association Foot Solidaire.
Récemment le FC Barcelone a été sanctionné pour des contrats douteux impliquant des jeunes footballeurs. Il s’agit désormais d’inviter les gouvernants africains à se saisir de la question en mettant en place des politiques susceptibles d’offrir une bonne éducation et de meilleures perspectives à sa jeunesse. Il s’agit aussi de mener des campagnes de sensibilsation auprès des familles qui sont souvent peu regardantes quand un agent propose d’amener leur fils footballeur en Europe.
« Les trafiquants d’enfants ont beaucoup d’idées. Il faut qu’on arrive à un accompagnement du jeune footballeur en faisant en sorte que la masse des pratiquants aient une protection minimale. Que les parents comprennent qu’il y a un chemin légal pour devenir footballeur professionnel » a dit le fondateur de l’association Foot Solidaire avant d’ajouter que « Quinze mille joueurs mineurs quittent chaque année dix pays d’Afrique de l’Ouest tandis que 1.500.000 s’entraînent dans des structures de formation avec pour objectif d’émigrer ».
Pour Claude Leroy, qui a eu à entraîner un peu partout sur le continent, l’hémorragie ne pourra être stoppée qu’avec le professionnalisme du foot africain.
« Un professionnalisme à l’africaine mais c’est vrai qu’une base de salaire de 650 000 FCFA permettrait de fixer les gamins sur ce continent », a estimé l’ancien coach du Sénégal et du Cameroun.
Crédit Photo: rf.llb.be
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