La première promotion se réunira durant une semaine, soit du 21 au 25 janvier, et sera constituée de 26 doctorants issus du continent africain et de la diaspora et se fera sous l’encadrement d’éminents chercheurs universitaires dont Felwine Sarr, Achille Mbembé, Elsa Dorlin, Françoise Vergès, Abdourahmane Seck, Yash Tandon, Nadia Yala Kisukidi et Jamila Mascat.
Il y aura également des sociologues, des anthropologues, des politologues, des historiens qui travaillent sur des thématiques différentes.
La langue de travail est le français. L’École est ouverte en priorité aux candidats aux doctorant(e)s et chercheurs et chercheuses en début de carrière, aux jeunes artistes et curateurs. La priorité est accordée à celles et à ceux qui non seulement ambitionnent de se positionner à la fine pointe de la recherche dans leurs domaines respectifs, mais sont disposés à expérimenter de nouveaux champs du savoir tant du point de vue des méthodes et du contenu de la recherche que des modes de formation.
Une bourse est allouée aux candidats les plus méritants. Elle couvre les frais de transport, de logement et de restauration.
Sa création fait suite aux travaux lancés il y’a à peine quelques années à savoir la plateforme des ateliers de la pensée pour susciter la réflexion et contribuer à la formation des jeunes.
Pour Felwine Sarr universitaire et écrivain sénégalais, c’est l’occasion pour les Africains de se positionner en tant qu’acteurs majeurs de la production du savoir afin de déterminer quel type de savoir à besoin l’Afrique et comment produire ce savoir par les Africains eux-mêmes.
Dès lors il se pose la question de la formation des jeunes intellectuels africains qui est essentielle pour apporter des réponses aux besoins du continent ; d’où la pertinence de cette école doctorale. « Si on veut faire le travail beaucoup plus en profondeur et qu’il y’a des questions qui nous intéressent, il faut peut-être qu’on crée un cadre où on les pose à la racine. C’est pourquoi nous nous sommes dit si nous voulons faire un travail durable, il nous faut qu’on contribue à la formation des prochaines générations intellectuelles. Il faut semer des graines dans les espaces académiques avec comme cible les jeunes intellectuels et travailler déjà avec eux » a fait savoir Felwine Sarr.
Cette école doctorale s’inscrit dans l’agenda de la recherche pour tous ces jeunes africains qui ont le désir de la connaissance. C’est pourquoi elle est ouverte à de jeunes chercheurs, à de jeunes artistes et essayer de l’ouvrir plus large et essayer d’installer la question des temporalités dans un temps plus long. d’apprendre et de changer certains paradigmes pour une décolonisation qui est essentielle.
Par ailleurs, la question de la pensée est souvent confrontée à des dogmes religieux qui freinent l’élan de la réflexion. Pour le cas spécifique du Sénégal Felwine Sarr estime que c’est une question qu’on doit penser. « Je pense que le courage que nous devons avoir c’est de la regarder dans ce qu’elle produit et non ce qu’elle prétend » a –t-il assuré.
Dès lors la question peut être posée en ces termes : Est-ce que ce qu’elle produit ça va dans le sens de libération et d’une plus grande harmonie ou est – ce qu’elle va dans le sens d’une aliénation et une captation. « Au Sénégal nous devons poser cette question, moi je ne suis pas pour le fait d’essentialiser la religion disant qu’il est producteur automatique d’obscurantisme ou d’automatiquement de lumière » a fait savoir Sarr.
Par Yanda Sow
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