Dans un rapport sur l’urbanisation en Afrique intitulé la croissance par l’amélioration de la vie des habitants et des entreprises dans les villes, la Banque Mondiale préconise d’ouvrir les villes africaines au monde.
C’est le vice-président de la Banque mondiale pour l’Afrique Makhtar Diop qui le dit dans un rapport rendu public. « L’Afrique a besoin de villes moins chères, mieux desservies et plus vivables. Il est essentiel d’améliorer les bénéfices économiques et sociaux qui découlent de l’urbanisation, car la clé de la transformation des économies africaines réside notamment dans un développement urbain mieux maîtrisé», fait-il savoir.
En raison de leur essor démographique, les villes africaines sont vouées à jouer un rôle capital dans la croissance de leurs pays. Afin d’accélérer la croissance économique, de créer des emplois et d’améliorer la compétitivité des villes, il est indispensable d’améliorer la vie des citadins et des entreprises en investissant vigoureusement dans les infrastructures et en réformant les marchés fonciers.
Pour que leur essor rime avec croissance économique, il faut « ouvrir les villes africaines au monde », comme le met en avant le titre de la publication. La population urbaine en Afrique s’élève actuellement à 472 millions d’habitants, mais elle va doubler au cours des vingt-cinq prochaines années, pour atteindre un milliard d’habitants en 2040. Et, dès 2025, les villes africaines abriteront 187 millions d’habitants supplémentaires, soit l’équivalent de la population actuelle du Nigéria.
« Les dirigeants et responsables publics africains doivent s’attacher en priorité à investir tôt et de manière coordonnée dans les infrastructures. Faute de quoi, les villes d’Afrique resteront des villes “locales”, sans échange avec les marchés régionaux et mondiaux, cantonnées dans la production de biens et services pour le marché local et limitées dans leur expansion économique. Les villes d’Afrique doivent développer une activité exportatrice compétitive sur les marchés internationaux pour offrir un environnement propice aux affaires. Pour y parvenir, les responsables municipaux doivent de toute urgence se doter d’une approche nouvelle et solide pour le développement urbain en Afrique » souligne Somik Lall, économiste principal à la Banque mondiale spécialisé dans le développement urbain et auteur du rapport.
En Afrique, souligne le rapport, le processus de concentration de la population dans les villes n’a pas donné lieu à des investissements suffisants dans les infrastructures urbaines et autres structures industrielles et commerciales, ni dans une offre appropriée de logements abordables. Avec des investissements coordonnés dans les infrastructures et les structures résidentielles et commerciales, les villes africaines seront en mesure d’accroître les économies d’agglomération et de rapprocher les habitants des emplois.
Les gains considérables d’efficacité et de productivité que celles-ci pourraient réaliser sont à la mesure de ces coûts, et ils pourraient permettre aux agglomérations d’Afrique de jouer un rôle de catalyseur déterminant pour le développement économique des pays.
- la première priorité consiste à régulariser les marchés fonciers, clarifier les droits de propriété et instituer des politiques efficaces d’aménagement urbain afin de rassembler les territoires ;
- en second lieu, il faut investir tôt et de manière coordonnée dans les infrastructures, afin de relier ensemble tous les éléments du développement urbain : résidentiel, commercial et industriel.
Discussion à ce sujet post