Depuis quelques temps, la banque panafricaine traverse une situation difficile. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que les racines de cette situation sont à chercher au sein même de l’institution bancaire.
En effet, Laurence de Rego, l’ex-Directrice exécutive, Directrice des Finances et du Risque, (aujourd’hui suspendue), a fait des révélations de taille, allant jusqu’à accuser d’actes de mal-gouvernance, le président du Conseil d’administration, Kolapo Lawson et le nouveau Directeur Général, Thierry Tanoh. Pour couper court à la polémique, ce dernier a même récemment décidé de renoncer à son bonus pour le compte de l’exercice 2012. Un bonus qui, selon les allégations de l’ex-responsable des Finances, surpassait la proportion définie dans le contrat.
Même si le Conseil explique la suspension de Mme Rego par son incompétence, la réalité est que la crise a fini par prendre des ampleurs inquiétantes. D’ailleurs, le Conseil d’administration s’est réuni ce 20 septembre pour statuer sur la crise. Et selon le communiqué dont copie nous est parvenue, en ce qui concerne les allégations de la Directrice des Finances à l’encontre du Président, du Directeur Général et des membres du Conseil, le Conseil a pris acte du fait que la Directrice en question n’a pas daigné honorer plusieurs invitations qui lui ont été faites de venir étayer ses allégations devant une commission mise en place à cet effet. «Toutefois, afin de lui donner une dernière chance de le faire et pour montrer son engagement à la transparence, le Conseil d’administration a décidé de confier à un juriste de renom, M. Seydou Ba, ancien Président de la Cour Commune de Justice et d’Arbitrage de l’Organisation pour l’Harmonisation du Droit en Afrique(OHADA), ancien Président de l’Organisation internationale du Travail et actuel président de l’Association pour l’Unification du Droit en Afrique (UNIDA), le soin d’enquêter de façon indépendante sur ces allégations et délivrer un rapport à ce sujet», lit-on dans le communiqué.
La tête du PCA, de plus en plus réclamée
Auparavant, avant la réunion du Conseil, des voix et pas des moindres, s’étaient prononcées pour demander le départ du président du Conseil. Il s’agit de Gervais Koffi Djondo, président d’honneur du groupe bancaire panafricain, président d’ASky et non moins membre fondateur d’Ecobank Transnational Incorporated, avait signifié, dans une missive, son souhait de voir M. Kolapo Lawson, président du Conseil d’administration de rendre sa démission.
Selon le Président d’honneur, le danger est tel qu’il fallait des mesures urgentes pour arrêter la crise actuelle, prévenir toute dégradation supplémentaire de la banque et rassurer les actionnaires, régulateurs, clients et employés. Sans doute pour ne pas vivre pareilles situations à l’avenir, le Conseil a pris d’importantes mesures.
Ainsi, pour mieux renforcer la Charte de gouvernance de l’entreprise, le Conseil a décidé de recourir aux services d’un cabinet de réputation mondiale pour procéder immédiatement à un examen détaillé et faire les recommandations appropriées. «Aussi, le Conseil a décidé de nommer immédiatement un des quatre plus grands cabinets d’audit au monde pour examiner les recommandations des régulateurs. Enfin, le Conseil affirme qu’il demeure clairement engagé à maintenir une relation étroite et transparente avec toutes ses parties prenantes, y compris les organismes de réglementation, les actionnaires, les clients et les employés», conclut-le communiqué.
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