Dans un rapport intitulé ‘’ Le COVID-19 en Afrique : Sauver des vies et l’économie’’, publié le vendredi 17 Avril, l’institution onusienne basée à Addis Abeba (Éthiopie) note que le COVID-19 va faire plonger au moins 5 à 29 millions de personnes sous le seuil de pauvreté extrême de 1,90 dollar par jour par rapport aux prévisions faites dans le scénario de croissance de référence de l’Afrique pour 2020.
‘’Les incertitudes entourant le virus et les mesures de lutte contre la pandémie, telles que la distanciation sociale et le confinement, ont entraîné une baisse de la demande de produits africains en raison d’un fort déclin des activités manufacturières mondiales, aggravé par une baisse de l’activité économique sur le continent, la main-d’œuvre restant chez elle pour combattre le virus’’, selon le rapport.
Même si on parvient à stopper sa propagation, note la source, le COVID-19 entraînera inévitablement des dommages économiques. Le prix du pétrole, ressource qui représente 40 % des exportations africaines, a diminué de moitié et d’autres exportations majeures de l’Afrique, comme les textiles et les fleurs, se sont effondrées. Le tourisme – qui représente jusqu’à 38 % du produit Intérieur brut (PIB) de certains pays africains – est pratiquement à l’arrêt, tout comme l’industrie aérienne qui y contribue.
La probabilité de voir les ménages vulnérables touchés par le COVID-19 plonger dans la pauvreté transitoire s’est accrue de 17,1 %, poursuit la source qui ajoute aussi que celle de les voir rester dans la pauvreté pendant une décennie ou plus longtemps s’est accrue de 4,2 % et celle de les voir sortir de la pauvreté a diminué de 5,9 %.
Selon toujours la CEA, la hausse des niveaux de pauvreté exacerbera également les inégalités de revenus existantes.
‘’Pour les ménages à faible revenu, qui consacrent déjà en moyenne 36 % de leurs revenus aux dépenses de santé, le coût de l’accès aux soins de santé deviendra de plus en plus inabordable dans le sillage du COVID-19, ce qui entraînera une augmentation du nombre de ménages passant sous le seuil de pauvreté’’, souligne le rapport.
Par ailleurs, la CEA souligne que les créations annuelles d’emplois formels (qui se chiffrent actuellement à 3,7 millions) devraient diminuer de 1,4 à 5,8 % par rapport aux prévisions faites dans le scénario de croissance de référence de l’Afrique pour 2020.
En outre, selon toujours le rapport, il est prévu une augmentation du nombre d’emplois informels et vulnérables (plus de 60 % des hommes et près de 75 % des femmes travaillent dans le secteur informel en Afrique) et des dépenses à la charge des ménages pauvres et vulnérables.
La crise financière de 2008 avait accru de 10 % le nombre d’emplois vulnérables. Ainsi, indique la CEA, étant plus systémique, le choc du COVID-19 devrait l’accroître d’un taux beaucoup plus élevé, l’Organisation internationale du Travail (OIT) prévoyant 19 millions de pertes d’emploi en Afrique en raison des fermetures totales ou partielles des lieux de travail.
‘’Pour préserver ou bâtir notre prospérité commune, nous avons besoin d’au moins 100 milliards de dollars pour financer immédiatement nos interventions sanitaires et nos dispositifs de sécurité sociale’’, note la CEA.
Entre 300 000 et 3 300 000 Africains pourraient perdre la vie à cause du COVID-19, en fonction des mesures prises pour stopper la propagation du virus, selon le rapport.
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