Le Président de l’Assemblée nationale du Sénégal Moustapha Niasse à l’occasion de la 38ème Conférence de l’Union Parlementaire Africaine – UPA qui a pris fin dimanche à Bissau ( – 5 – 6 décembre 2015), délivre un message sur le thème : « le changement climatique ».
Contribution de M. Moustapha Niasse,
Quelques données essentielles sur le changement climatique
1.Une question de définitions
Un changement climatique – qui se dit aussi un dérèglement climatique – correspond à une modification durable des paramètres statistiques du climat global de la terre ou de ses divers climats régionaux à divers endroits géographiques de la planète, en termes de latitudes et de longitudes.
La durabilité des modifications qui interviennent se chiffrent en décennies ou en millions d’années.
Le changement climatique, expression souvent utilisée au pluriel, sous la formule « les changements climatiques », est dû à des processus intrinsèques à la terre, à des influences extérieures ou, plus récemment, à des activités humaines ainsi qu’au développement de l’industrialisation moderne.
- Quelques données précises
Le changement climatique est anthropique quand il est le fait des émissions de gaz à effet de serre engendrées par les activités humaines.
Ces activités modifient la composition de l’atmosphère de la planète.
Le changement climatique peut également provenir de variations naturelles du climat.
Ainsi, le changement climatique, aujourd’hui, intègre une double référence, lorsqu’il traduit tout changement dans le temps, qu’il soit dû à la variabilité naturelle ou aux activités humaines.
Présentement, et dans la philosophie de la COP 21, qui se déroule à Paris, en France, depuis quelques jours, le changement climatique est analysé relativement aux activités humaines, face aux dangers de plus en plus pesants, que causent la pollution multiforme qui menace la santé humaine, la dégradation de l’environnement humain, les conséquences produites par la désertification, la sécheresse, le déboisement des forêts, la raréfaction et la détérioration de l’eau.
Sous l’éclairage de telles données, les variations climatiques qui relèvent de la dérive des continents, du mouvement des astres et des planètes, de l’intensité des effets du Soleil, constituent des phénomènes contre lesquels les Scientifiques recherchent et trouvent progressivement les moyens de lutte les plus appropriés.
- Le changement climatique et l’Afrique
Le réchauffement planétaire, comme indiqué ci-dessus, provient, tout à la fois, de données cosmiques et planétaires, d’une part, et cela depuis 450.000 ans avant Jésus-Christ, à l’époque de l’interglaciaire de Wall, puis 400.000 ans avant Jésus-Christ, au temps de la glaciation de Günzou Nébraskien, en passant jusqu’il y a 70.000 ans, par la glaciation de Würmu.
Il y a 11.625 années, est survenue la période interglaciaire de l’Holocène – Holocene Climatic Optimum -, désigné comme le nouveau réchauffement de l’Holocène.
Ces références historiques permettent de retracer l’histoire humaine dans sa relation avec des variations climatiques qui ont commencé, en réalité, avant même l’apparition de l’homme sur terre. Ce genre de variations climatiques a conduit à la disparition des dinosaures.
Il serait trop long de remonter à l’ouvrage du Philosophe grec Théophraste qui parlait déjà des raisons climatiques qui avaient conduit à la disparition de peuplements entiers comme l’Atlantide. La Paléoclimatologie permet, dans ce domaine, de suivre les variations liées aux changements climatiques ayant affecté les sols et les espèces, au fil de la dérive des continents et des périodes de glaciations successives, dont celle qui a frappé le continent européen pendant 100.000 ans.
La communauté internationale – la COP 21 (21ème Conférence des parties à l’Accord International sur les Changements Climatiques et leurs effets) en est une illustration – s’est mobilisée activement pour faire face aux formes modernes du changement climatique. L’objectif est d’évaluer l’ensemble des informations d’ordre scientifique, technique et socioéconomique qui sont nécessaires à l’homme moderne pour comprendre et maîtriser les risques liés au changement climatique, dans le but fondamental de trouver les stratégies les plus efficaces pour en combattre les conséquences et protéger l’humanité d’un désastre généralisé qui ferait que l’air ne serait plus respirable pour les humains, qu’il n’existerait plus, en quantités suffisantes, ni eau ni nourriture pour les humains et pour les animaux, ni même un espace physique pour se mouvoir sans dangers.
Revenant à l’Afrique, il y a lieu de souligner le phénomène de la pollution de l’atmosphère terrestre, avec l’agression de l’effet de serre et le réchauffement de la planète, les menaces les plus graves sont la sécheresse, la salinisation des terres, la disparition des forêts, la désertification qui avance à grands pas – 12 kilomètres en moyenne chaque année – phénomènes visibles et vécus dans le Sahel et dans les déserts de Gobi et du Kalahari.
Il est évident que l’Afrique est concernée au premier plan, dans ce combat pour sauver la planète terre et l’humanité, alors qu’elle produit le moins de gaz à effet de serre.
Cependant, il est juste de rappeler que la désertification contribue, négativement, aux modifications locales et globales du climat, s’il s’y ajoute les incendies de savane, bien fréquents sur notre continent, avec la production de poussières récurrente sous la forme d’aérosols qui influent sur la pluviométrie et par leur albédo, plus importante qu’en milieu végétalisé, l’albédo se définissant comme un amplificateur de la pollution atmosphérique, et comme la proportion, en pourcentage, du rayonnement solaire arrivant au sol et réfléchi vers l’espace.
En guise de conclusion, il y a lieu de souligner que la matière qu’est le changement climatique, est, à un degré plus qu’élevé, tellement chargé de données multiples et multiformes, que l’effort humain, présentement déployé, ne devrait être relâché sous aucun prétexte.
Le génie humain, dont Dieu a doté ses créatures, bipèdes pensants, constitue une source inépuisable d’inventivité et d’immenses capacités pour faire face, à la condition fondamentale d’une solidarité préalable, planétaire, organisée et juste. C’est tout le combat, dans son contenu comme dans ses ambitions, qui est présentement mené à Paris, dans le cadre de la COP 21, 21ème Conférence des parties à l’Accord International sur les Changements climatiques.
Au Bourget, toutes les nations, malheureusement à des degrés divers, en fonction d’intérêts contingents, sont mobilisées pour faire face aux phénomènes causés par les changements climatiques.
Un Accord global, inclusif et contraignant, est un impératif non négociable et un objectif à atteindre. Dans le cas contraire, des pays, parmi les plus puissants, continueraient à produire des gaz à effet de serre, au détriment de l’humanité tout entière. Ce souvenir de la chute de la météorite duChicxulub[MPN1] [MPN2] – qui a provoqué l’effondrement, depuis des millénaires, de la biodiversité à la fin du Jurassique (de – 201, 3 à – 145 millions d’années), permet une solidarité planétaire face aux dangers qui menacent la planète terre.
Le Protocole de Kyoto, consacré aux questions liées au changement climatique, n’a pas été signé par deux grands pays de l’Hémisphère Nord. La COP 21 doit corriger cette situation et ramener l’humanité à la raison.
Dakar, Décembre 2015
Moustapha Niasse
Crédit photo: sn.africav.net
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