L’heure est grave pour les acteurs portuaires qui ne cessent de tirer sur la sonnette d’alarme sur la situation de leur outil de travail. En effet, le Port Autonome de Dakar est passé en 20 ans de premier Port de la sous-région à 5ième port faute de politique d’accompagnement appropriée de l’Etat. « On n’est pas assez accompagné par l’Etat. Le temps n’attend pas et l’urgence veut que des réponses appropriées soient données pour permettre au Port de Dakar de jouer son rôle de moteur de l’économie nationale. Les concurrents le font et les résultats sont visibles. A titre illustratif, l’Etat ivoirien a mis sur la table lus de 750 milliards FCFA pour accompagner les différents ports de son territoire pour se moderniser », a fait savoir le président de l’Amicale des Cadres du Port Autonome de Dakar Mamadou Corsène Sarr lors d’une conférence de presse. Entouré de sa task force, ils invitent l’Etat à entreprendre une série de réformes institutionnelles adéquates permettent aux ports de Dakar, Bargny et Ndayane de travailler en forte synergie dans le cadre d’un pôle portuaire. « Avec la mise en œuvre du nouveau Plan Stratégique de Développement inclusif 2019-2023 adossé au Plan Sénégal Emergent avec pour ambition de devenir le « moteur de l’émergence », nous avons choisi d’être un hub portuaire, logistique et industriel », continue t’il. En promettant d’y arriver à l’image de l’aéroport International Blaise Diagne si l’Etat se décide à suivre dans les recommandations de l’ensemble des acteurs portuaires telles l’amélioration de la compétitivité des ports par l’optimisation de la manutention, la réorganisation de la main d’œuvre dockers, la fluidité et la simplification du passage portuaire. Si l’Etat n’accompagne pas les efforts de modernisation du PAS, ce dernier va rester un Port secondaire loin des ambitions de Port d’émergence et sûrement dépassé par Bissau et Conakry qui lorgnent déjà la cinquième place de Dakar prévient-il.
En outre, l’Amicale des Cadres du Port Autonome de Dakar ne décolère pas en l’endroit de l’Etat qui attribue les terres adjacentes à l’infrastructure notamment au Mole 3. Où la construction d’un immeuble de 10 étages surplombant des installations du Ports et une base militaire se fait avec son onction, au détriment des toutes les règles et procédures du code ISPS relatif à la gestion des Ports.
Autre sujet de préoccupation des cadres du port, les attributions de l’Agence Nationale des Affaires Maritimes (ANAM) en ce qui concerne la construction de ports. « En effet Comment l’ANAM qui délivre les certificats de flottaison et qui est désignée autorité nationale pour l’application et le suivi du code ISPS, peut-elle construire et gérer des ports ? », s’interrogent les cadres qui demandent simplement un éclairage sur ses prérogatives et le retrait de son ingérence dans la construction du Port de Sendou.
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