Dans son discours d’ouverture à la 57e session de la CEA et la Conférence des ministres africains des finances, ce lundi 17 mars a Addis Abeba (Ethiopie) il a rappelé que lors de la huitième édition de l’Africa Business Forum, la CEA a réaffirmé souligné l’urgence d’accélérer la mise en œuvre de la ZLECAf par le biais de chaînes de valeur régionales, de partenariats public-privé et d’un soutien financier accru au commerce et à l’industrialisation.
À cette fin, souligne M. Gatete, il est impératif que les gouvernements travaillent en étroite collaboration avec le secteur privé afin de réduire les risques liés à l’environnement commercial et d’éliminer les barrières non tarifaires.
Deuxièmement, a-t-il poursuivi, nous devons renforcer les chaînes de valeur régionales et les zones économiques spéciales. A cet effet, il a appelé a « développer les zones économiques spéciales dans toute l’Afrique afin d’attirer les investissements, de stimuler l’innovation et de créer des emplois ».
M Claver Gatete liste comme troisième stratégie la mobilisation des ressources nationales pour l’industrialisation et réduire les flux financiers illicites.
« L’Afrique ne manque pas de capitaux, mais plutôt de mécanismes pour les canaliser efficacement» note-t-il, donnant comme exemple les fonds de pension recenses sur le contient et qui détiennent à eux seuls environ 1,3 billion de dollars d’actifs.
Selon lui, si seulement 10 % d’entre eux étaient canalisés vers des secteurs productifs, l’Afrique va injecter plus de 130 milliards de dollars dans la base industrielle du continent, ce qui réduirait très certainement la dépendance à l’égard d’un financement extérieur coûteux.
En outre, ajoute-t-il, les flux financiers illicites détournent chaque année 88 milliards de dollars de l’Afrique. Pour y remédier, préconise M Gatete, la CEA et la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (CNUCED) aident déjà 12 nations africaines à traquer et à endiguer ces pertes.
Seulement, avise-t-il, il est possible de faire davantage, notamment en renforçant l’administration fiscale, en numérisant la fiscalité, en élargissant les assiettes fiscales et en tirant parti d’instruments novateurs tels que les échanges de dette contre climat et de dette contre développement.
De même, ajoute-t-il, « nous devons développer les marchés obligataires en monnaie locale, établir des bourses régionales et améliorer les notations de crédit des États afin d’attirer les investissements internationaux à moindre coût ».
Pour finir, le secrétaire exécutif de la CEA plaide pour l’amélioration des infrastructures et la connectivité numérique en Afrique.
Soulignant que l’Afrique a besoin de plus de 120 milliards de dollars par an pour combler son déficit d’infrastructures, il se demande comment le continent pourra parvenir à mettre en place des chaînes d’approvisionnement régionales compétitives lorsque les marchandises mettent des semaines à franchir les frontières en raison de l’insuffisance des routes, des transports ferroviaires et aériens et de l’inefficacité des ports.
À cet égard, il estime qu’il est essentiel d’accélérer la mise en place du réseau ferroviaire intégré africain à grande vitesse et du marché unique africain du transport aérien.
En outre, poursuit-il, à une époque où le commerce numérique représente 25 % du commerce mondial, il est inacceptable que seuls 37 % des Africains ont accès à l’internet.
M. Gatete note aussi que la surtaxation de la technologie continue d’entraver les progrès dans ce secteur essentiel. A cet effet, il a indiqué que pour relever ce défi, la CEA a publié un rapport basé sur son modèle de taxation des TIC, « conçu pour présenter une solution pratique qui assure une situation gagnant-gagnant en équilibrant les besoins de revenus du gouvernement avec l’expansion de l’inclusion numérique »
Discussion à ce sujet post