Le débat est consubstantiel à la démocratie. Dans un pays démocratique, l’échange et le débat ne doivent offusquer personne. Dés lors, ce qu’il se passe à l’Assemblée nationale du Sénégal et toute l’agitation qui entoure l’installation de son nouveau bureau, les jeux de positionnement, les postes à pourvoir ect, est plus que compréhensible. Seulement, il (le débat) ne peut pas et ne doit pas être que de politique comme ce qui semble être le cas au pays de Macky Sall. Les citoyens auraient aimé voir ses mêmes élus qui se crêpent le chignon pour des postes, se battre becs et ongles en échangeant sur l’orientation économique, la reforme fiscale, les reformes universitaires, les campagnes agricoles, les politiques d’emploi … Voilà, les débats qu’ils aimeraient voir au sein de l’hémicycle. En ont-ils les capacités ? Sont–ils assez compétents pour poser les véritables questions qui intéressent le peuple ? Rien n’est aussi moins sûr. Pourtant, ils disent à longueur de plateaux : L’objectif de tout parti politique et la prise du pouvoir. Certes, répondront certains, mais pour en faire quoi prolongeront d’autres. Comment exercer le pouvoir de manière efficiente si vous n’avez jamais produit d’ouvrage par exemple ?
Ecrire des livres, c’est la grande hantise des hommes politiques sénégalais. Non pas uniquement parce qu’ils n’en ont pas le bagout, mais aussi et surtout ils ont peur d’être mis en face de leurs turpitudes. En effet, changeant d’opinions et de vision, comme on change de trottoirs, ils ne peuvent pas prendre le risque de figer dans le marbre certaines convictions d’un temps. « En politique, le crime de la veille est souvent la vertu du lendemain » disait Alphonse Karr.
Le dada des hommes politiques sénégalais ceux sont les médias. Peu importe télés ou radios, l’essentiel est de parler, parler sans s’arrêter et de faire son buzz. Dans l’oralité, pensent-ils, on peut tout dire, tout proposer. Sauf si ce n’est pas podcaster…
Des propositions, les hommes politiques, en font à vau-l’eau, suivant l’air du temps. « Je créerai 30.000 emplois par an, je triplerai le nombre de PME, je construirais des ponts des routes, doublerai les salaires… autant de promesses qu’ils distillent sans références aucune et sans maitriser réelle des statistiques du pays.
Heureusement qu’à ce niveau, les choses vont évoluer très vite grâce à l’Agence Nationale de la Statistique (ANSD) qui travaille sur la refonte des banques de données statistiques du Sénégal. Bientôt, aucun Politique ne pourra plus faire des plans sur les comètes au risque d’être démasqué par ce qui sera une sorte de super gendarme du chiffre. Et là commencera, on l’espère le vrai débat qui reléguera la politique au second plan parcequ’en réalité les affaires politiques vont d’autant mieux qu’on en parle moins aimait dire le médecin et écrivain Chauvot de Beauchêne.
Amadou Bator Dieng
Crédit-photo: http:pressafrik.com
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