Cinq ans après la réélection du Président Issoufou, plusieurs des grands projets du programme «Renaissance du Niger» sont encore en chantier.
Pour booster la croissance, le Président Mahamadou Issoufou a misé sur les grands travaux. Il a entrepris un programme énergétique impressionnant via le programme «Renaissance du Niger», cadre institutionnel dont l’objectif est l’émergence du pays à l’horizon 2035.
Trois projets essentiels ont été engagés en vue de s’affranchir de la tutelle du Nigeria qui fournit jusqu’à 60% de l’électricité consommée au Niger. Il s’agit du barrage de Kandadji (180 km, nord-ouest de Niamey), qui devrait produire 130 MW d’électricité devant permettre d’irriguer au moins 10 000 ha de surface. À terme, cet ouvrage d’un coût de 600 millions d’Euros, devrait permettre de diviser le coup du Kwh d’électricité par 10 et électrifier quelque 50 000 villages.
Les travaux, lancés en 2011, devaient s’achever en 2017. Mais à ce jour, ils n’ont pas dépassé le stade du terrassement.
À côté, la centrale thermique de Gorou Banda, située en périphérie de Niamey, doit fournir, à terme, 80 MW et ainsi résorber le déficit énergétique des régions du fleuve (Niamey, Tillabéry et Dosso). D’un coût de 75 milliards FCFA les travaux ont débuté en avril 2013 pour 20 mois. Mais à ce jour, elle n’est toujours pas opérationnelle. Idem pour la centrale thermique à charbon de Salkadamna (+600km, nord de Niamey), de 600 MW dont les travaux ont été lancés en juin 2014. Financée par l’Américaine California Energy Services, elle fonctionnera sur une réserve de 69 millions de tonnes de charbon. D’un coût de près de 740 milliards FCFA, outre la fourniture d’électricité, elle disposera d’une unité de production de 100 000 tonnes de briquettes de charbon carbonisé.
Enfin, la centrale électrique hybride photovoltaïque/diesel d’une puissance de 11,2 MW, dont le projet d’implantation à Agadez, est encore à l’étude. Elle doit renforcer la capacité de la Société nigérienne de charbon qui alimente la région depuis 40 ans. Elle peine à satisfaire les besoins des usines de traitement d’uranium de la Société des mines de l’Aïr, de la Compagnie minière d’Akouta ainsi que les principales villes de la région, dont Arlit et Agadez.
Cherté des matériaux de construction
Pour palier la cherté des matériaux de construction et mettre à la disposition des populations du ciment en quantité et en qualité, le gouvernement a entrepris la modernisation de la cimenterie de Malbaza (la seule du pays), dans la région de Tahoua. Ainsi, en juin 2011, le Président Issoufou a posé la 1ère pierre de la Nouvelle cimenterie de Malbaza d’une capacité de 540 000 tonnes/an, contre 40 000 pour la Société nigérienne de cimenterie. Elle permettra de combler largement les besoins nationaux de l’ordre de 300 000 tonnes/an et devenir même exportateur. Avec au moins 30% de réduction du prix de la tonne de ciment que le Niger importe à 70% du Togo, du Bénin et du Nigeria. Pour un investissement de 39 milliards FCFA, il est attendu la création d’un millier d’emplois permanents.
Du côté des infrastructures, parmi les grands projets, on peut citer la Boucle ferroviaire Niamey-Cotonou (1050 km) qui, malheureusement, ne s’est arrêtée qu’à Dosso, à 140 km de la capitale. Les travaux de ce tronçon, à l’abandon, ont été lancés en avril 2014 et inaugurés le 29 janvier 2016. Elle constitue l’épine dorsale d’un projet plus large de 2 700 km du groupe Bolloré pour 600 milliards FCFA et qui, à terme, doit relier la Côte d’Ivoire au Togo, Bénin, Niger et Burkina.
Avec apanews