Présents au Sénégal depuis 4 ou 5 générations et se voir appelé «Libanais» gêne un peu Gassane Ezzedine, «le plus Sénégalais des Libanais» ou «le plus Libanais des Sénégalais». C’est vous dire le degré d’intégration de Prézi Gass !
Qui ne connaît pas Gass ? Dans le milieu du sport, personne ! Personnage atypique et sympathique, le président du club de football de la Renaissance et de la Fédération sénégalaise de sports boules est un habitué des stades et autres boulodromes du pays. Il les a tous pratiqués. Il n’est pas rare de le voir agité sur la main courante en train de haranguer ses joueurs en match de championnat.
Tout jeune, Gass a baigné dans cette atmosphère sportive en accompagnant son oncle Moussa Ezzedine, ancien vice-président de la Fédération de sports boules. Grâce au sport, il a intégré des sphères jadis réservées et surtout, il a fait tomber les barrières culturelles entre les deux communautés. «Aujourd’hui, je ne ressens plus cette étiquette qu’on me collait sur le dos de Libanais d’origine», clame-t-il avec ferveur en reconnaissant qu’il y a 20 ans, cela pouvait exister. Son titre de Champion d’Afrique de Pétanque en 2008 a certainement facilité l’affaissement de ce mur de verre. Elle demeure vivace, l’image de Gass à Brazzaville en blouson vert floqué de la tête du Lion, la main sur le cœur, récitant à haute voix l’hymne national du Sénégal. «Certains diront que je suis mytho, mais quand j’entends cet air, je suis aux anges. C’est ma drogue et j’en suis fier», ajoute-t-il.
«Pour ceux qui disent que l’intégration passe par le mariage, je dis non. Ce n’est pas ça. Tant que vous respectez les mêmes règles, vous vivez les mêmes peines et joies, vous êtes intégré. Il n’y a pas que le seul mariage pour illustrer notre intégration. Dans tous les secteurs économiques, nous sommes présents et fiers de notre pays», répond ainsi Gass sur la question de l’intégration.
Toutefois, Gass estime que ses parents d’origine libanaise en ont gardé un peu sous le coude, surtout dans le social. Avec tant d’argent et de possibilités, ils peuvent faire plus pour le pays. «Le Sénégalais d’origine libanaise aime faire les choses, individuellement. Mais s’ils se regroupaient pour faire des actions sociales concertées tout le monde y gagnerait. Ma Fondation GASS (Générosité, Action Sociale et Solidaire) fait des actions en partenariat avec nos 3 associations libanaises : Al Hoda, Notre Dame du Liban et Al Noor, les reines de l’humanitaire. Je suis dans le social pendant 30 ans et pendant mes premiers 20 ans, je l’ai fait avec mes propres moyens. Et depuis 8 ans, des amis viennent spontanément apporter leurs contributions. Et je les remercie du fond du cœur», renseigne-t-il.
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