Depuis l’entrée en vigueur, en 2001, du cadre réglementaire portant sur les Titres publics émis par adjudication, le Burkina Faso a recours au marché monétaire de l’UMOA comme source alternative de financement, à travers les émissions de bons du Trésor.
Ces trois dernières années, le besoin de financement du budget national était environ de 270 milliards FCFA par an. Aussi, pour le financement de projets d’investissement public, dans le cadre de la Stratégie de croissance accélérée et de développement durable (2011-2016), le pays a eu plusieurs fois recours au marché financier régional.
Le Burkina réalise, en moyenne, 5 émissions de bons du Trésor par an sur le marché monétaire, pour des montants compris entre 25 et 50 milliards FCFA. Ainsi, à fin décembre 2016, le Burkina a réalisé avec succès 55 émissions de bons du Trésor pour un montant global de +1 200 milliards FCFA. Pour 2017, il est prévu 5 émissions de bons du Trésor.
Les taux de couverture sont toujours au-delà de 105%, ce qui dénote de «la qualité de signature» du Trésor public et de «l’engouement des souscripteurs pour les bons du Trésor Public du Burkina Faso».
L’ambition, à la faveur du nouveau Plan de développement économique et social (PNDES), est de «mobiliser davantage de ressources dans des conditions optimales», selon les responsables du Trésor public.
En attendant, c’est au niveau des SGI que des changements notables sont perceptibles. La SBIF a été la 1ère à être agréée. Elle a permis de mettre à la disposition des acteurs les services que la Bourse leur offre et leur permet de participer notamment aux activités de négociation et de cotations des titres. En 15 ans, la SBIF a mobilisé +400 milliards pour le financement de l’économie nationale. Dans son portefeuille, les ménages représentent 97,5% de la clientèle, contre 2,5% pour les entreprises.
Des entreprises comme la Sosuco (Sucre), Airtel Burkina, la Sofitex (coton), Brakina (brasserie) ont procédé à des émissions obligataires…
La 2nde SGI, Coris Bourse, a démarré ses activités en 2011. Ses activités de placements en titres tant sur les marchés financiers que monétaires, ont permis d’atteindre, un niveau de titres en conservation valorisés, +160 milliards FCFA.
L’Onatel ouvre la voie de la BRVM
L’entrée de l’Onatel (Télécoms) en Bourse en 2009 va sonner comme un déclic pour les placements boursiers. L’introduction de l’action Onatel à la BRVM a entraîné la création de milliers de comptes. Le titre se négocie actuellement à 13 500 FCFA.
En 2011, BOA Burkina fera son entrée à la BRVM. Et en fin 2016, Coris Bank International (CBI) est la 3ème société burkinabè à être cotée à la BRVM.
Les acteurs sont convaincus que des freins empêchent un fort développement des activités. Malgré les résultats flatteurs, la marge de progression reste encore grande au Burkina. Aussi envisagent-ils de faire connaître davantage le marché financier aux opérateurs burkinabè et «la vulgarisation du marché financier et boursier auprès des personnes physiques et morales au niveau national, mais aussi dans tout l’espace UEMOA», selon Alexis Lourgo, DG de la SBIF.
Les perspectives portent sur des activités susceptibles d’inciter les opérateurs à se familiariser aux mécanismes boursiers et à profiter des opportunités du marché financier et de convaincre les populations à aller sur le marché financier, pour améliorer leurs revenus à travers des placements judicieux et rentables.
A l’occasion des «Journées de la Bourse au Burkina», en juin 2016, le DG de la BRVM a exhorté les Autorités à promouvoir le développement du marché boursier et de la culture boursière auprès des populations, surtout les acteurs économiques, et encourager les entreprises à ouvrir leur capital aux populations locales pour pouvoir assurer leur croissance, à travers le marché régional.
Discussion à ce sujet post