D’éminents experts ont partagé leurs réflexions sur les missions et l’esprit d’innovations dans les milieux industriels et de recherches du Bureau de mise à niveau. Partant de du modèle du Portugal, qui s’est mis à niveau sur le plan économique avant d’intégrer la Communauté économique européenne (CEE, devenue Union européenne) pour mieux soutenir la concurrence, Ibrahima Basse, ancien directeur de l’Industrie, a souligné a rappelé les raisons de la création de cet instrument. « La mise à niveau est un enjeu de développement économique et social qui est sous-tendue par la nécessité de se positionner sur les marchés nationaux et internationaux. Généralement afin de s’intégrer dans des ensembles économiques régionaux »,
« Quand on parle de mise à niveau, il y a un enjeu majeur de positionnement sur le marché. Que ce soit les marchés nationaux ou les marchés internationaux, mais aussi sur tous les types de marchés que sont les marchés de produits, les marchés financiers et les marchés de services. On parle aussi de marchés d’approvisionnement et de marchés d’écoulement des produits », ajoute-t-il.
Le Bureau de Mise à Niveau des entreprises créé en 2004, constitue l’instrument du dispositif institutionnel et technique de l’Etat du Sénégal, « chargé de la mise en œuvre des politiques et programmes de mise à niveau des entreprises sénégalaises ». Pour Fatou Dyana Bâ, promue directrice en mai 2021, le rôle de la mise à niveau est « de permettre aux entreprises de réaliser les gains de compétitivité et les choix stratégiques nécessaires pour affronter, dans les meilleures conditions, la concurrence étrangère sur le marché local et tirer profit des opportunités d’exportation qu’offrent les marchés internationaux. Pour y arriver, elles ont besoin d’accéder à des financements » dit-elle.
Elle est aussi revenue sur les réalisations du BMN. « Sur les dix premières années, on était sur une moyenne de 25 entreprises accompagnées. On est monté en puissance par la suite, là nous sommes sur une moyenne de 100 entreprises accompagnées. Les chiffres donnent également 36 milliards octroyés dont 26 milliards toutes taxes comprises (TTC) pour les entreprises. Ça représente également 130 milliards en termes d’investissements privés. Le Bureau de mise à niveau incite en fait les entreprises à aller vers de l’investissement. », indique cet ingénieur en génie électromécanique, diplômée de l’Ecole Polytechnique de Thiès.
« Consommer local, des offres adaptées à la demande »
Dans sa politique d’appui aux entreprises, le BMN accompagne aussi les « PME-PMI dans leur mise à niveau et la maîtrise de la croissance, phase délicate dans la vie d’une entreprise ». Parmi les sociétés qui ont bénéficié du concours du Bureau de mise à niveau, on peut citer Neurotech, une entreprise du numérique. Selon son directeur général, Abdoulaye Mbaye, l’appui de BMN de 80 millions Fcfa a permis à sa boite d’étendre sa croissance dans la sous-région avec des projets en Afrique centrale. « Cet appui a permis la mise en place de certaines chaînes informatique, le centre service et le financement du développement à l’export », dit-il lors ce panel.
La Biosene, une autre entreprise qui évolue dans l’agro-alimentaire est aujourd’hui en pleine croissance grâce à l’appui du Bureau de la mise niveau. « Avant la mise à niveau dans les années 2020, nous étions à 90 millions de chiffres d’affaires. Aujourd’hui grâce au diagnostic du Bureau de la mise à niveau qui a permis de déceler nos forces et faiblesses. Nous sommes passés à 600 millions Fcfa à l’export. L’appui de la Bureau sur le plan matériel (équipements) et immatériel (formation, technique) a permis à la Biosene d’accroître sa croissance et de se positionner sur le marché. On est même en train de construire un nouveau site à la Sodida (société du domaine industriel de Dakar) pour accroître nos activités. », a lors du panel, la directrice de la société Mme Salamba Diène.
Les débats ont aussi porté sur l’élargissement des champs d’actions du Bureau de la mise à niveau. Celui-ci n’a pas vocation à soutenir les entreprises à but commerciales précise sa directrice. « Les secteurs d’activités du Bureau de la mise à niveau sont les secteurs productifs que sont l’industrie, les services, les services de transport de santé public et également le secteur l’agriculture. Nous n’accompagnons pas les services de commerce import-export, de négoce, les services locatifs et également les services financiers. », a-t-elle rappelé.
Elle a incité les entreprises locales à adapter leurs produits par rapport au besoin des Sénégalais. « Il faut au niveau local, une offre qui réponde à la demande en quantité et en qualité suffisante des Sénégalais pour qu’on puisse davantage renforcer les entreprises qui sont dans ce secteur d’activité » dit-elle.
Avant de rappeler que « la mise à niveau est un processus volontaire ». « C’est l’entreprise qui sollicite l’appui du Bureau de mise à niveau pour un accompagnement technique et financier en remplissant les procédures. Le Bureau envoie par la suite des experts pour diagnostiquer l’entreprise en décelant ses forces et faiblesses. Par la suite, le dossier est soumis à une commission technique qui va l’évaluer avant de l’accepter ou de le rejeter. ».
Outre ses appuis à l’entreprise, le BMN promeut et renforce les capacités de l’expertise locale, réalise des études sectorielles à la demande du secteur privé et assure la promotion et la communication des Programmes de Mise à Niveau auprès des autorités, du secteur privé ainsi que des Partenaires Techniques et Financiers, selon sa directrice.
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