La première Lettre de Politique Sectorielle Microfinance a été une réussite, même si des manquements ont été notés. La deuxième 2016-2020 va sans doute corriger les manquements.
Afin de favoriser, à fin 2015, l’accès à des services financiers viables et durables à une majorité de ménages pauvres ou à faibles revenus et de micro-entrepreneurs, la Direction de la Microfinance a mis en œuvre la première Lettre de Politique Sectorielle (LPS) 2004-2013. Et au moment ou l’on s’apprête à lancer la deuxième, le bilan de la première semble avoir été une satisfaction. « Avec la mise en œuvre de cette LPS, le secteur a connu une progression régulière. Réactualisé en 2008, le Plan d’action de la LPS/MF a permis d’enregistrer des acquis notables qui font du Sénégal le leader de l’industrie de la microfinance dans la zone UEMOA. Ainsi, sur la période 2005-2013, le taux de pénétration des institutions de microfinance est passé de 6% à 14,53%, traduisant une amélioration significative du niveau d’accès des populations aux services financiers de base. Sur la même période, les encours d’épargne et de crédit ont augmenté respectivement de 63 à 192 milliards FCFA (+205%) et de 82 à 227 milliards FCFA (+177%) », indique le rapport sur la situation du secteur.
Selon le document, cette situation s’explique entre autre par la création en 2003 d’un Ministère dédié, par l’engagement soutenu des PTF à appuyer le secteur, mais également aussi par le dynamisme des autres acteurs.
Cependant, si certains objectifs n’ont pas été atteints, cela s’explique par l’insuffisance de la contribution financière de l’Etat, les lenteurs dans la mobilisation de sa contrepartie dans le budget de certains projets/programmes, la diversité des approches et, parfois, par l’insuffisance de synergies entre PTF.
La LPS/MF 2016-2020 pour relever les défis
Fortement articulée au PSE et en conformité avec les Objectifs de Développement Durable (ODD) adoptés le 28 septembre 2015, lors de la 70ème Assemblée Générale des Nations-Unies, la présente LPS/MF ambitionne une plus forte prise en compte des secteurs prioritaires notamment, l’agriculture, l’éducation, la santé, la protection sociale et l’environnement.
« Ainsi, la nouvelle LPS/MF intègre un certain nombre de lignes d’actions phares, entre autres : une approche centrée sur la demande, l’élargissement de l’offre particulièrement en milieu rural, l’incitation à l’innovation (mobile banking, finance islamique, etc.), le renforcement du cadre juridique, fiscal et institutionnel, la promotion de la finance inclusive responsable et la protection des usagers des services financiers », explique le rapport qui estime que le présent document est élaboré suite à un processus comprenant un diagnostic approfondi à travers une Enquête nationale sur l’Inclusion Financière au Sénégal (EIFIS) réalisée avec l’appui de l’Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie (ANSD) et quatre ateliers régionaux tenus entre deux (2) ateliers nationaux de planification.
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