Le Bénin possède un système de santé qui présente de nombreuses défaillances. L’absence de moyens financiers, de matériels adéquats et de plateau technique plombent le système sanitaire béninois. Le pays qui compte plus de 10 millions d’habitants, ne dispose que de 502 médecins, 2.839 infirmiers et 1.056 sages-femmes.
Ces chiffres sont insuffisants face à l’augmentation des besoins de santé. Pour suppléer l’Etat, le secteur privé médical s’est développé rapidement. Il a permis d’intégrer les nombreux médecins et infirmiers laissés en rade par le système, notamment du fait du gel des emplois dans la Fonction publique, y compris dans les professions médicales. L’installation dans le privé de médecins béninois retraités de la Fonction publique et d’étrangers a aussi permis de combler une partie du déficit.
En effet, la majorité (68%) des établissements privés sont essentiellement constitués de cliniques d’accouchement, de cabinets médicaux généralistes, de cabinets dentaires, de centres confessionnels, de centres associatifs, d’ONG, de cliniques coopératives, de polycliniques et de laboratoires d’analyse.
Mais, il convient de rappeler que le secteur médical privé comprend deux branches : le secteur privé “pur” ou libéral (à but lucratif) et le secteur privé à but non lucratif, également appelé à vocation humanitaire.
Le secteur privé libéral est, en nombre d’établissements, le plus important. Le secteur dit à vocation humanitaire rassemble un nombre plus restreint d’établissements, issus d’initiatives diverses émanant d’associations, d’Organismes non gouvernementaux, des différentes églises et organisations d’inspiration religieuse.
De façon générale, le secteur médical privé est plus prisé que le secteur public. Cela, en raison des horaires d’ouverture et de la disponibilité des médecins soignants.
Vivant dans une quasi-absence de mécanismes d’assurance maladie, les Béninois ont des dépenses limitées en matière de santé. Cette situation oblige les centres médicaux privés à offrir des soins de santé à des prix adaptés et à orienter leurs actions en fonction de la demande.
Constatant les difficultés d’accès aux soins de santé, le gouvernement à pris le taureau par les cornes pour faire des réformes. Ainsi, au sortir du Conseil des ministres du 24 août 2016, une commission a été mise sur pied en vue de réorganiser le secteur et garantir aux populations une large couverture en soins de santé plus efficaces et plus efficients.
L’une des recommandations fortes de cette commission est la mise en place d’une Autorité de régulation du système de santé (ARS) dont la mission est de corriger les carences observées en matière de régulation et de contrôle de la qualité des pratiques.
L’Etat va ainsi concentrer ses interventions à la prévention et promotion de la santé, la gestion de services de référence et la prestation de soins hospitaliers de haute technicité. Le secteur privé, lui, aura à s’occuper des soins curatifs de base et des services de première référence.
Au delà de la réforme institutionnelle, il a été envisagé le Partenariat public-privé à travers la délégation de service public, à savoir : l’affermage, la régie intéressée, la gérance et la concession. Dans un premier temps, le but visé est d’optimiser la mobilisation des ressources, le transfert de connaissances et la performance au niveau du système de santé. Dans un second temps, il s’agira de transférer le savoir-faire du secteur privé au secteur public.
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