Chantée, chantonnée partout dans le monde, la démocratie se limite à beaucoup de théories dans la plupart de nos pays. Mais aux Etats-Unis, c’est la conduite de tous les jours.
Ici, c’est comme un art de vivre. Et le ton est donné par l’instance suprême. Pour s’en rendre compte, il faut se promener dans les allées qui jouxtent la Maison Blanche. Des dizaines de personnes vont et viennent, certains se permettent même de marquer un temps d’arrêt pour prendre quelques photos. N’eût été la grosse armada sécurité des forces de Police, les visiteurs se seraient même confondus avec ces derniers. Mais cela ne perturbe en rien les va et vient. «Même si les forces de sécurité sont présentes les gens vaquent à leurs occupations et sont très rassurées. Pour les autorités gouvernementales, le Président Barack Obama notamment, la Maison Blanche, c’est la maison des Américains d’abord et avant tout. C’est pourquoi il y a constamment ce contact direct entre les populations et les autorités, même les visites sont autorisées, mais c’est les procédures d’autorisation qui sont un peu longues avec les services de sécurité », explique notre guide Bruno Blumenfeld.
Chacun a son mot et sa façon de le dire…
De l’autre côté de la route, mais toujours en face de la Maison Blanche, se trouve une petite tente large de moins de deux mètres pour une hauteur de moins d’un autre. Le visiteur ne peut pas le rater eu égard aux messages que l’occupant fait passer. «La Guerre n’est pas la solution… », «Non aux armes nucléaires… », peut-on lire sur les différentes pancartes. Trouvé sur place, le vieil homme, la barbe blanche occupe les lieux. Toujours sourire aux lèvres (voir photo), il n’hésite pas à distribuer des sourires aux visiteurs, ni à se faire prendre en photo. Pour lui, le message est clair, le monde a besoin d’une seule chose : C’est la paix. Le pouce et le majeur, soulevés au-dessus des autres doigts en sont l’incarnation. «Il faut plier les autres doigts et soulever le pouce et le majeur tout en montrant la paume, sinon en montrant le dos de la main, ça veut dire autre chose », ironise celui qui cache une belle histoire.
En effet, même s’il occupe désormais les lieux à temps plein, notre ami remplace son ancienne collègue rappelée à Dieu récemment. «Il y avait une autre dame qui occupait les lieux, mais elle décédait récemment, elle passait la journée avec ses messages aussi divers que variés, mais la nuit, c’est ce monsieur qui prenait le relais, depuis qu’elle est décédée, le monsieur est là jour et nuit », explique Bruno.
Mieux, si l’on en croit notre interlocuteur, le monsieur de la tente n’est pas le seul à faire passer des messages. «Si vous revenez un autre jour, vous verrez des groupes de personnes organiser de petites marches juste en face de la Maison Blanche, ils font passer leur message sans problème. Aujourd’hui il fait un peu froid, c’est sans doute pourquoi ils ne sont pas nombreux », explique-t-il.
Et le moins que l’on puisse dire c’est que cette conception de la démocratie est aussi vieille que l’histoire du lotissement de certaines parties de la ville. En effet, si les rues forment des carrés, ce n’est pas fortuit. «Le carré a quatre côtés égaux, c’est ce qui symbolise l’esprit des Etats-Unis, tous égaux », révèle notre guide.
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