Combien de compagnies d’assurances seront susceptibles de respecter ce niveau intermédiaire de relèvement de capital décidé par le Conseil des ministres de la Conférence interafricaine des marchés d’assurance (Cima)? Cette question aura une réponse d’ici peu, à l’issue du contrôle des enquêteurs sur l’ensemble des entreprises de l’espace Cima. Au Sénégal également, on saura exactement les sociétés qui ont répondu favorablement et celles qui sont peut-être défaillantes et qui ne sont pas parvenues à respecter les exigences financières demandées par le régulateur du secteur des assurances.
Les entreprises sénégalaises semblent toutefois préparées à ces nouvelles réformes ayant trait à l’augmentation de capital si l’on en croit le directeur des assurances, M. Mamadou Dème, « en tout cas, concernant le Sénégal, d’après les statistiques à notre possession actuellement, une très bonne partie a déjà procédé à cette augmentation. Et vraiment ceux qui sont un peu à la traine sont extrêmement minoritaires et sont en train de trouver des solutions pour cela et donc je pense qu’à l’arrivée, la casse va être limitée, s’il y’a en ! », souligne-t-il.
Toutefois, M Dème prend ses précautions en affirmant que sur le plan purement théorique, toutes les sociétés ont répondu favorablement parce que l’augmentation est assujettie à une demande d’autorisation d’augmentation de capital de la tutelle et pratiquement toutes les compagnies ont demandé une autorisation pour aller à 3 milliards. Maintenant est – ce qu’elles ont effectivement versé etc. ? Cela va se savoir à l’issue de ce contrôle-là qui concerne toutes les 29 sociétés d’assurances.
Au demeurant, aucune nouvelle demande d’agrément n’a été enregistrée au Sénégal aussi depuis la décision de relèvement du capital social des compagnies d’assurances prise en 2016. Ce qui dénote d’une certaine stabilité du secteur durant ces trois années. Comme qui dirait que la mesure, obligatoire pour tout nouvel arrivant, a dissuadé des appétits de créations potentielles. Du moins, peut-on y voir une poursuite de la politique de renforcement des fonds propres des sociétés d’assurances.
Ce qui augure déjà d’un renforcement au niveau des capacités de souscription et de rétention ainsi qu’une plus grande solidité et une stabilité financière. Une analyse corroborée par les chiffres du Sénégal, qui, ces 10 dernières années pratiquement, n’a eu que des croissances à deux chiffres.
D’ailleurs le Sénégal, longtemps quatrième acteur de la zone CIMA, derrière la Côte d’Ivoire, le Cameroun et le Gabon, est depuis 4 ans maintenant à la 3ème place devant le Gabon. Un écart qui risque de se creuser sérieusement puisque le Sénégal est en croissance continue alors que le Gabon connait quelques difficultés. Des chiffres de croissance qui devraient s’envoler maintenant au fur et à mesure que les effets induits par les perspectives pétrolières et gazières se ressentent dans ce secteur.
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