Le Sénégal compte actuellement 3 sociétés cotées sur les 43 listées à la BRVM. La 1ère, Sonatel, occupe une place prépondérante dans l’évolution du marché financier. En effet, depuis son démarrage en 1998 jusqu’en fin 2014, Sonatel a représenté jusqu’à 40% du total de la capitalisation de la BRVM. En fin 2016, la capitalisation boursière de Sonatel s’est établie à 2 500 milliards FCFA, soit 33,42% de la capitalisation globale du marché des actions (7 479,93 milliards FCFA).
D’autre part, Sonatel est pionnière dans la vulgarisation de l’épargne collective après avoir mis en place, en 2004, avec ses employés, un Fonds Commun de Placement Complémentaire Retraite (FCPCR) dont l’actif a atteint aujourd’hui près de 14 milliards FCFA. Le principal objectif est d’accompagner les salariés à préparer leur retraite. A fin février 2015, ce fonds présentait une performance cumulée de 561,58%. Cette expérience a inspiré le Port Autonome de Dakar qui a lancé, en février 2014, son fonds commun de placement d’entreprise dénommé «FCPE FORCE PAD», destiné à ses salariés.
En fin décembre 2014 et février 2015, BOA Sénégal et Total Sénégal ont rejoint Sonatel à la BRVM. L’engouement pour les titres nouvellement cotés, allié à l’intérêt des épargnants qui n’avaient pas profité auparavant des Offres Publiques de Vente (OPV) d’actions, expliquent les fortes hausses observées sur ces titres à la suite de leur cotation. En effet, BOA Sénégal et Total Sénégal ont clôturé la séance de bourse du 28 février 2017 à 52 000 FCFA et 17 800 FCFA, respectivement, soit des progressions de 73,33% et 48,33% par rapport à leur cours d’introduction de 30 000 FCFA et 12 000 FCFA.
L’organisation de ces deux OPV d’actions au Sénégal, avec les campagnes de communication qui les ont accompagnées, a certainement contribué à susciter, localement, une nouvelle dynamique dans la culture boursière et d’épargne. Il ressort de ces deux opérations que les investisseurs, surtout les particuliers, s’intéressent de plus en plus aux produits de placement du marché financier compte tenu des réelles opportunités offertes en termes de rémunération de l’épargne. A côté des produits de placement classiques (actions et obligations), on note le développement des Fonds Communs de Placement (FCP) qui offrent des performances assez intéressantes pour mériter une attention particulière de la part des épargnants et autres investisseurs. Les FCP sont de véritables véhicules d’épargne, mais aussi de puissants moyens de collecte de l’épargne nationale, permettant aux populations, même à faible revenu, de profiter des opportunités de rendement tangible qu’offre le marché financier.
D’autre part, l’Etat du Sénégal a fait appel au marché financier pour la 1ère fois en 2005, à travers un emprunt obligataire par appel public à l’épargne. Une 1ère expérience réussie pour le Sénégal d’autant plus que pour 45 milliards FCFA recherchés, +115 milliards ont été collectés en moins de 2 semaines. La bonne appréciation de la qualité de la signature de l’Etat du Sénégal a conforté la confiance des investisseurs. Et le Sénégal est devenu le plus important émetteur de la zone après la Côte d’Ivoire. De plus, le Sénégal s’est intéressé récemment à la Finance islamique et a émis, en juin 2014, des Sukuks pour un montant de 100 milliards FCFA. La 1ère du genre sur le marché de l’UEMOA, une opération novatrice à laquelle le marché a favorablement répondu avec une souscription de 107,2%. En 2016, le Sénégal a encore sollicité le marché pour un 2ème Sukuk pour une levée de 200 milliards FCFA.
Au total, l’Etat du Sénégal, devenu un acteur régulier du marché financier, devrait consolider sa position en le sollicitant davantage. Les fonds à mobiliser vont contribuer au financement des projets prioritaires du PSE. Ces opérations, inscrites dans les calendriers annuels d’émissions, permettront d’atteindre un plus grand nombre d’investisseurs avec un renforcement de la culture d’épargne.
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