« Ils doivent dès le plus bas âge apprendre à identifier leurs besoins financiers quelle que soit leur capacité ou les montants qu’ils manipulent entre le transport, les repas à l’école et autres. Nous visons également à les inciter à s’approprier les outils technologiques et d’ouvrir le plus tôt possible leur compte », a souligné le Directeur national de la Bceao, lors du séminaire organisé au Centre Africain d’Etudes Supérieures en Gestion (Cesag) sur la sensibilisation à l’éducation financière et de la protection des données des consommateurs. Cette manifestation s’inscrit dans le cadre des activités retenues lors de la Semaine nationale de l’inclusion financière, initiée par la Bceao.
En effet, Ahmadou Al Aminou Lô est convaincu qu’une relation ombilicale existe entre l’éducation financière et la protection des données personnelles. « On ne peut pas parler de digitalisation sans penser tout d’abord à la protection des données personnelles. Il ressort que 90% des données mondiales ont été créées durant ces trois dernières années. C’est dire donc que la protection des données doit être au cœur de l’éducation financière, puisque l’activité économique et financière est centrale dans l’activité humaine », a analysé M. Lô.
Maintenant, ce qu’il faut comprendre, estime-t-il, c’est que ces enfants sont obligés d’utiliser les technologies pour faire des opérations et ces outils comportent des dangers qu’ils ne maîtrisent pas. D’où la sensibilisation et l’invite du gouvernement à introduire dans le programme scolaire, depuis l’école primaire, un curriculum d’inclusion financière, mais aussi de la protection des données. « La Banque centrale attache du prix à l’éducation financière des jeunes qui sont plus enclins à utiliser les nouvelles technologies et donc plus exposés aux risques inhérents à l’utilisation des services financiers innovants.
Selon une enquête des Nations Unies, les jeunes représentent plus du 1/4 de la population mondiale et dans l’Umoa, ils représentent les 2/3, donc un poids qui engendre des défis importants dans l’éducation financière », a-t-il précisé. Mieux encore, le Directeur national de la Bceao qui avait fini de transformer son speech en conseils pratiques en direction des élèves, relèvera qu’à l’ère du numérique où les outils technologiques ont changé le comportement de tout le monde, la jeunesse africaine ne doit pas être en marge. « Relever le défi du renforcement de leurs capacités, ajoute-t-il, permettra l’atteinte de l’objectif du taux de 75% d’inclusion financière à l’horizon 2024. »
Tout de même, il note que le travail sera effectué à un niveau plus large, c’est-à-dire dans les zones les plus reculées du pays, car ces populations, au vu des questions basiques de leurs interpellations, ont véritablement besoin d’être initiées à l’inclusion financière afin de les protéger contre d’éventuels arnaqueurs. « La banque, c’est un commerce et les clients doivent être édifiés sur les prix de chaque service qui leur est proposé et de bien le comprendre avant de s’y engager », a insisté M. Lô.
D’ailleurs, signale-t-il, le Sénégal a été à l’avant-garde, avec plusieurs initiatives en matière d’éducation financière, avec notamment la traduction en langues locales des programmes d’éducation financière réalisées par la Direction de la Microfinance.
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