Au Sénégal, le leader du Grand Parti (opposition), Malick Gakou a réagi par rapport à la possibilité que le Sénégal puisse atteindre un taux de croissance de 7, 2% en 2018.
En effet selon lui, ce chiffre ne serait pas une première dans la mesure où il dit se rappeler «que le Sénégal a connu des taux de croissance similaires déjà en 2003 ou 2004 sous le régime du Président Abdoulaye Wade sans pour autant que la croissance soit inclusive». Affirmation faite dans un entretien accordé au journal «Le Quotidien» du 17 avril 2018.
A la suite d’une vérification de cette information défendue avec insistance par Malick Gakou, Africa Chek, a débouché sur le résultat selon lequel le chiffre avancé par le leader politique de l’opposition est erroné.
Pour preuve, la première organisation indépendante de fact-checking en Afrique s’est appuyée sur des chiffres fournis par la Direction de la prévision et des études économiques (DPEE), une entité du ministère sénégalais de l’Economie et des finances. Celle-ci, dans un document intitulé «Evolution du PIB» et disponible sur son site internet, révèle les différents taux de croissance du PIB depuis 1981 et donne des projections pour les quatre prochaines années. A cet effet, il est mentionné que le taux de croissance du PIB était de 6,7 % en 2003 et de 5,9 % en 2004 au Sénégal.
En outre, de 2000 à 2012, «sous le régime du Président Abdoulaye Wade», le Sénégal n’a pas connu une croissance de 7 % d’une année à une autre.
Des taux également confirmés par la Banque mondiale dont la base de données sur les indicateurs du développement dans le monde renseigne que le taux de croissance du PIB a bien été établi à 6,7 % en 2003 et à 5,9 en 2004.
Africa Check a informé avoir tenté d’entrer en contact avec le chef de file du Grand Parti et même de la chargée de la communication dudit parti, Maria Diedhiou pour recouper cette information, en vain.
Selon l’économiste Chérif Salif Sy contacté par Africa Check, entre 6, 7% en 2003 et 7,2% en 2018, il y a certes une différence de 0,3%. Mais, insiste M. Sy, « même une différence de 0,1 % – en termes de statistiques économiques – est énorme. On ne peut pas prendre la liberté d’arrondir ce type de données. Si c’est 6,7 %, c’est que c’est 6,7 % ».
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