D’une durée de trois jours, la Conférence a pour thème : « L’intégration régionale et continentale au service du développement de l’Afrique ». La cérémonie officielle a été présidée par la ministre d’État rwandaise chargée de la planification économique, Mme Claudia Uwera
Les goulots d’étranglement pouvant entraver le combat que mène l’Afrique pour parachever son intégration et les nombreux atouts du continent ont été au centre des débats de la séance plénière qui a suivi le démarrage des travaux.
Les panelistes ont, à cette occasion, disserté sur : « Facteurs, opportunités et leçons de l’intégration en Afrique ».
Dans son discours préliminaire, Paul Collier, professeur d’économie et de politique publique à la Blavatnik School of Government de l’Université d’Oxford, a dépeint un tableau sombre de la situation économique actuelle du continent, avant de lister les opportunités qui s’offrent à l’Afrique pour s’intégrer
« La décennie des facilités pour l’Afrique est révolue », a soutenu Collier, rappelant que c’est durant cette période que beaucoup de pays africains ont vu leurs dettes s’effacer, et que bon nombre d’entre eux également, ont bénéficié de l’envolée des prix des cours mondiaux des matières premières
Néanmoins, le Professeur Collier estime que l’Afrique peut miser sur la jeunesse de sa population, pour créer des emplois décents et élargir le marché de la productivité notamment dans le secteur des services.
Estimant que la création d’un espace de libre échange continental est une étape essentielle vers le progrès, le Professeur Collier a plaidé pour une véritable connectivité entre les États africains, afin de supprimer toutes les barrières tarifaires et de renforcer les échanges commerciaux intra africains
Le Commissaire aux affaires économiques de la Commission de l’Union Africaine (CUA), Victor Harison, est d’avis que l’Agenda 2063 élaboré par l’organisation panafricaine pour le développement du continent ne peut pas solutionner tous les maux du continent mais qu’il reste un bon document stratégique. « Allons – nous revenir sur nos engagements », s’interroge-t-il .
Et d’ajouter : « nous mettrons sans doute du temps avant de parvenir à une intégration complète du continent, mais continuons de travailler inlassablement et patiemment afin d’y parvenir ».
L’Agenda 2063 de la CUA. est un plan conçu pour la transformation structurelle de l’Afrique, qui a été approuvé par l’Union africaine, en mai 2013.
M Harrison est d’avis que l’Agenda 2063 de la CUA peut être financé à partir des réserves tirées des fonds de pensions, des fonds souverains et des flux financiers illicites. « L’argent existe bel et bien en Afrique », soutient-il
Le Commissaire aux affaires économiques de la Commission de l’Union Africaine (CUA), affirme que les communautés économiques régionales (CER) constituent un cadre idéal pour intégrer le continent et mieux faciliter la mise œuvre de l’Accord de libre-échange pour le continent africain (AFCFTA), signé par 44 pays africains à Kigali en mars 2018.
La ZLECA rassemble les 55 États membres de l’UA. À ce jour, 12 pays l’ont déjà ratifié et l’on espère que dix autres pays suivront d’ici fin Mars 2019 avant son entrée en vigueur.
La Conférence économique africaine est organisée conjointement par la Banque africaine de développement (BAD), la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique (UNECA) et le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD)
Elle offre aux chercheurs, aux décideurs politiques et aux praticiens du développement, une opportunité unique de débattre et d’acquérir des connaissances sur les solutions d’intégration continentale.
Kigali, Envoyé spécial
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