«On a les accompagnements d’ordre technique, financier et aussi de multiples modalités d’accompagnement», liste Idrissa Diabira.
Cependant, le Directeur général de l’ADEPME tient à préciser que le plus important est de faire en sorte que l’information sur les acteurs soit une donnée fiable pour pouvoir leur assurer des accompagnements complémentaires et aussi que les financements puissent permettre aux PME de se développer. «L’information est le caractère principal de tout ce que l’on fait dans cette chaîne d’intervenants aussi divers et variés de sorte que chacun puisse se sentir à l’aise», assure-t-il.
Pour illustrer ses propos, il a tenu à faire le parallèle entre les acteurs qui viennent à l’ADEPME et qui mettent en exergue la question de leur difficulté d’accès au financement à celui d’une fille à laquelle un inconnu viendrait demander la main à ses parents.
«Souvent, nous sommes surpris lorsqu’on rencontre des entrepreneurs qui viennent frapper à la porte des institutions ou des structures d’accompagnement et nous déclarer que, forts de la confiance qu’ils ont dans leurs projets, il faudrait qu’on les finance ici et maintenant sans aucune autre condition. Et c’est le même parallèle pratiquement qui est fait avec celui qui viendrait épouser votre fille ou votre sœur. Parce que ce qui est intéressant d’abord, c’est d’avoir des informations sur ce prétendant. D’où vient-il ? Qu’est-ce qu’il fait ? Qui le connaît ? Qui peut me rassurer sur sa morale, son parcours, ses volontés et son intention ?», explique-t-il
Réduire les risques
Dans ce sens, soutient Diabira, la digitalisation constitue un atout certain pour gérer toutes les informations concernant les PME pour éventuellement réduire les risques et pouvoir mieux les connaître. «Comment, dans un système où on a aussi peu d’informations, parce que l’ensemble du secteur est informel, on va pouvoir traiter les données et essayer de les fournir, de les analyser et de réduire le risque», souligne-t-il. Et Idrissa Diabira de rappeler que globalement, l’ADEPME remplit trois missions : densifier les tissus des Petites et moyennes entreprises, assister et encadrer ces dernières ou celles qui bénéficient des fonds de l’État et enfin renforcer la compétitivité des Petites et moyennes entreprises.
Le recensement des entreprises au Sénégal montre que plus de 90% sont des Petites et moyennes entreprises et génèrent moins de 2 milliards de chiffres d’affaires. Si on prend celles qui réalisent plus de 2 milliards de FCfa de chiffres d’affaires, elles ne font que 0,2%, soit 700 entreprises qui font 70% du chiffre d’affaires du Sénégal. Il n’y a que 4% des entreprises dites informelles qui accèdent au financement des banques et 11% des entreprises formelles qui accèdent au financement des banques. Beaucoup de ces financements sont rejetés par les banques, soit 72% du portefeuille. Enfin 97% d’entre elles, d’après le recensement général des entreprises, sont informelles et ça veut dire qu’elles n’ont pas d’états financiers.
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