C’est en parcourant la plage du village de Pointe Sarène, situé à 100 km de Dakar, la capitale sénégalaise et à 30 mn du nouvel aéroport International Blaise Diagne de Diass (AIBD), qu’on se rend compte de la beauté du paysage de ce site, présenté à juste raison comme le second « bébé » de la Société d’Aménagement et de Promotion des Côte et Zone Touristiques du Sénégal (Sapco –Sénégal)
Du sable fin à perte de vue sur une plage en forme de pointe, des cocotiers ou filaos au ras des vagues. Une belle image de carte postale, irrésistible pour tout visiteur qui foule ce site pour la première fois. Une vision idyllique loin d’être usurpée, car depuis des siècles, le nom de Pointe Sarène est présent dans les livres de bord des marins portugais, espagnols et anglais, connu pour ses baies favorables aux escales des navires, pour ses terres riches en gibiers et fruits sauvages.
Cette bourgade paisible qui a ainsi longtemps vécu au rythme des marées et des saisons, est aujourd’hui peuplée par des populations autochtones (les Sérères principalement mais des Peuls et Wolofs également). Le village grouille de vie et de monde. Les odeurs de poissons frais et ceux fumés près du quai de débarquement peuvent en témoigner. Les cris des enfants jouant devant les maisons renseignent également sur l’activité bouillonnante des lieux.
Au loin, on peut aussi entendre le vrombissement continu des moteurs des grosses machines qui terminent les travaux d’assainissement entrepris par la Sapco dans le cadre de sa politique de responsabilité sociétale d’entreprise. Des travaux qui s’inscrivent dans le ferme engagement pris par le Directeur général de la Sapco, Me Aliou Sow, d’améliorer la qualité de vie des populations impactées par le projet de réalisation de la seconde station balnéaire du Sénégal dans les terres de ce village.
Un chantier qui vient à son heure, car les 10 000 habitants qui peuplent Pointe Sarene éprouvaient toutes les peines du monde à sortir de leur cité à cause son enclavement et de l’état chaotique de la route qui y menait. « Il était plus facile de venir au village par la mer en longeant la plage depuis Mbour que de passer par le sentier principal », se souvient un habitant. Tout cela a changé grâce à la Sapco et aux décisions fortes de son Directeur général, Me Aliou Sow qui avait pris des engagements fermes devant les populations, les hôteliers, les pouvoirs publics pour ne ménager aucun effort dans une collaboration franche et bénéfique profitable à tout le monde.
Coup de maitre
Dans sa démarche de concertation avec les populations impactées du projet de la station de la Pointe Sarène, la Sapco a réussi un coup de maitre en réalisant une voie d’accès bitumée, pompeusement baptisée la « route de la concorde »
En effet, comprenant que la réalisation de la route qui mène au village était importante pour les habitants du village de la Pointe Sarène, le Directeur général de la Sapco, a fait supporter à son Agence les frais de conception de cette voie d’accès comme preuve de sa bonne foi quant à l’implication de sa structure dans la dynamique d’amélioration des conditions de vie des habitants de Pointe Sarene.
Actuellement, grâce à la Sapco la route qui mène au village est donc bitumée et la qualité de vie des populations améliorée. « Il nous avait promis la route lors d’une réunion et il a tenu parole. Depuis, la confiance s’est installée. Tout ce qu’il nous avait promis a été réalisé », se félicite Michel Sarr, chef de village de Pointe Sarène.
En effet, avant les travaux de la Sapco c’est un sentier cahoteux qui ne pouvait être emprunté que par des charrettes. Femmes, écoliers et travailleurs étaient obligés de parcourir à pied les 4 kilomètres qui les séparent de la route nationale avant d’espérer tomber sur une bonne volonté ou un bus de transport en commun.
« La route est une vraie bouffée d’oxygène. Le village respire de nouveau et certaines activités commencent à s’y installer », informe le chef de village. « Pour l’approvisionnement en denrées alimentaires périssables et pour le déplacement des élèves, malades et autres fonctionnaires c’est plus simple. Auparavant c’était compliqué et cela pouvait même décourager certains à sortir ou venir au village », raconte un des interlocuteurs du village.
Il montre du doigt une série de magasins ouverts depuis peu et dont la présence est intimement liée à la praticabilité de la route. « Auparavant leurs tenanciers devaient aller à Mbour ou Nianing pour offrir leurs services et espéraient gagner quelque chose mais aujourd’hui ils donnent un nouveau relief à l’économie du village au même titre que la pêche traditionnelle ou la vente des produits agricoles », se félicite-t-il.
Bonne foi
Toujours dans le village, en plus de la construction de la route, la Sapco a entrepris d’autres travaux d’intérêts publics pour prouver sa bonne foi et rester dans ce climat de confiance générale qui existe entre toutes les parties prenantes. Ainsi, une benne à ordures a été cédée au village pour la collecte des déchets ménagers et son transport vers un site de traitement. Un bassin de rétention qui sert aussi de point d’eau pour éleveurs et agriculteurs a été curé, élargi à l’entrée du village pour éviter aux troupeaux de bœufs les longs trajets pour s’abreuver et aux habitants la disponibilité d’une eau potable et proche plusieurs mois après la saison des pluies. « Une aubaine pour les rentrées d’argent après les récoltes », s’extasie notre accompagnant.
En jouant le jeu de la sincérité et de la concertation, la Sapco a réussi à installer ce climat de confiance et d’apaisement autour du projet de création d’une seconde station touristique dans cette localité aux potentialités touristiques évidentes.
Une attitude qu’apprécie le chef de village de Pointe Sarène. « Le projet Sapco est un très bon projet pour le village. Mais, on a compris qu’il dépasse le cadre de cette localité. En tant que Sénégalais nous devons aussi apporter notre pierre à l’édifice dans la construction d’un cadre idéal au développement. J’ai vu qu’ils sont venus dans le village, pas seulement en tant que promoteurs mais plutôt comme partenaires. Donc ce qui nous lie à eux est un partenariat d’homme à homme. En plus ils impliquent les villageois dans toutes les actions qu’ils effectuent comme aménagement. On a signé des conventions et actuellement que ce soit dans les travaux de terrassement ou dans les futurs emplois des hôtels, les jeunes et les femmes de Pointe Sarène seront prioritaires », affirme Michel Sarr.
Les discussions engagées entre toutes les parties prenantes ont abouti à un consensus jamais dégagé au Sénégal autour d’un projet. Ce qui a permis à la Sapco d’aller très vite dans l’exécution de son cahier de charges. Actuellement il règne un climat de confiance très étanche entre les populations et l’administration de la Sapco. Toutes ces convergences font que l’État et ses représentants ne pouvaient qu’accompagner la dynamique pour la réussite du projet. Et pour cela, il faut l’avouer ils l’ont réussi.
Nouveaux horizons
Le projet Pointe Sarène est désormais devenu une réalité parce que déjà des dates de démarrage des activités de réceptions sont avancées. Cela va transformer le visage de la petite côte. Avec le développement de la ville de Mbour de nouveaux horizons s’ouvrent à cette zone touristique avec l’aéroport international Blaise Diagne de Diass (AIBD) et le futur port de Ndayane.
Le projet d’aménagement touristique de Pointe Sarène est constitué par un périmètre opérationnel de 110 ha, formant un titre foncier de la Sapco -Sénégal et d’un périmètre général englobant la forêt classée de Nianing, le littoral maritime, la lagune et le village de Pointe Saréne.
Les composantes projetées s’articulent autour de Cinq (05) blocs hôteliers de 4 à 5 étoiles, de cent vingt villas haut de gamme, une allée commerciale, un parc animalier, deux km de plage et des espaces de fête et de sports.
Sur le terrain, les travaux de réalisation de la voierie, des routes et des installations connexes sont bien avancés. Trouvés en pleine action les agents de l’entreprise chargée des travaux déblaient les voies d’accès avec leurs gros engins. La poussière rend la visite des lieux dangereuse, tant elle bouche l’horizon. Pas le temps de parler et surtout sans l’autorisation du patron. « Il faut respecter les délais », nous lance l’un d’entre eux. Mais, actuellement les travaux sont exécutés à hauteur de 75% pour la tranche ferme. Concernant le réseau électrique, il est déjà disponible. Les agents de la société ERT sont à pied d’œuvre pour que toute la zone soit couverte. Une boucle souterraine en moyenne tension et deux (02) postes de transformateur sont déjà équipés. Le site dispose également d’un branchement d’eau potable pouvant approvisionner les différents chantiers en attendant la finalisation des travaux d’adduction d’eau. Toutefois, un grand château d’eau est déjà présent sur les lieux.
Impenses
Le projet de Pointe Sarène vient à point nommé parce que Saly a montré ses limites. Tous les acteurs de la Petite Côte impliqués dans le projet de Pointe Sarène ont essayé de transformer ces contraintes listées en opportunités », analyse le préfet de Mbour. M Saer NDaw.
Détenant un décret d’utilité publique pour la réalisation de la station balnéaire de Pointe Sarène, il fallait évacuer les derniers points portant surtout sur la question des impenses, en intelligence avec la Commission Départementale de recensement et d’évaluation des impenses de la préfecture de Mbour.
« Cette complémentarité dans l’action publique a permis d’aller très vite dans la résolution de la question des impenses de Pointe Sarène. Il y avait déjà un début de payement mais des omissions et des réclamations supplémentaires avaient conduits à l’arrêt des indemnisations. Un second travail a été mené sur le terrain avec le directeur de la Sapco et je pense maintenant que tous les impactés sont maintenant pris en compte. Ce qui reste, c’est de valider la procédure une fois le rapport validé on le soumet sous forme de décret et quand le décret sortira on commencera à payer », informe le préfet de Mbour.
Principaux acteurs du tourisme dans cette partie du Sénégal, les hôteliers insistent sur trois points dans la conception et la gestion de la future station balnéaire de Pointe Sarène. Pour Eric Philibert, Directeur général de Lamantin Beach, « il faut quelque chose de très sérieux de très professionnel répondant aux normes internationales ».
« Il faut absolument que des investisseurs sénégalais aussi entrent dans ce métier et s’installent pour développer du tourisme et créer des hôtels. Ensuite je pense que, quand on veut lancer un développement hôtelier, il faut penser aussi au développement des ressources humaines grâce à la formation. Il faut impérativement accroître le nombre d’écoles hôtelières, les compétences de ses écoles hôtelières pour qu’il y ait un personnel déjà formé en amont des hôtels pour que les nouveaux hôtels ne perdent pas de temps », souligne-t-il. Avant d’inviter l’État à vraiment prendre en compte le développement du grand Cap-Vert en général et de faire attention à cette nouvelle concurrence qui existe aujourd’hui.
Ce climat de confiance ambiant devrait régner de tout temps dans la gestion de la nouvelle station balnéaire pour une meilleure coordination des actions, selon Boubacar Sabaly, Directeur de l’hôtel Bougainvilliers de Saly. À l’en croire, une meilleure prise en charge des problèmes qui se posent dans des stations comme celle de Saly Portudal passera inéluctablement par des discussions multipartites.
« Ce ne sera pas la Sapco seule, encore moins les professionnels ou les acteurs du secteur qui pourront prendre à bras le corps le problème de la gestion de l’ensemble de la station. C’est plutôt l’ensemble des acteurs qui devraient s’approprier les problèmes qui se posent à la Sapco pour aller de l’avant dans l’intérêt exclusif des uns et des autres. C’est un projet du Sénégal pour les Sénégalais donc, nous gagnons tous à être ensemble », conseille-t-il.
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