D’une durée de deux jours, la réunion des experts se tient en prélude à la 52 eme session de la conférence ministérielle axée sur le thème ‘’La politique budgétaire, le commerce et le secteur privé à l’ère du numérique : Une stratégie pour l’Afrique », prévue lundi et mardi prochains.
« La numérisation pourrait élargir l’assiette fiscale en stimulant la croissance et en facilitant le développement du secteur privé et du commerce, notamment le commerce intra-africain », selon les experts, qui relèvent par ailleurs que « la numérisation offre d’importants avantages et possibilités pour le développement de l’Afrique »
Outre la création de plus de 600 000 emplois, la numérisation a permis en 2011, une croissance du PIB de l’Afrique de 8,3 milliards de dollars.
Présidant la cérémonie d’ouverture des travaux, la secrétaire exécutive de la Commission économique pour l’Afrique, Vera Songwe, a fait observer une minute de silence à la mémoire des victimes du crash de l’avion d’Ethiopian Airlines, survenu le dimanche10 Mars dernier, avant d’insister à son tour sur l’importance de la numérisation pour stimuler la croissance et la transformation structurelle de l’Afrique, ainsi que pour optimiser les performances budgétaires en Afrique.
« Le potentiel de l’Afrique est, et a toujours été prometteur. Le continent possède toutes les conditions préalables à une transformation économique rapide au cours de la prochaine décennies », a soutenu Mme Songwe, faisant remarquer toutefois qu’il faudra mettre en place des institutions adéquates pour atteindre l’objectif d’une économie numérique pour la transformation structurelle de l’Afrique.
La secrétaire exécutive de la CEA s’est par ailleurs félicitée du développement du commerce électronique en Afrique, de l’ordre de 40 pour cent par an, et qui devrait selon elle, constituer une part croissante du commerce, en particulier pour le commerce intra-africain
En effet, l’économie numérique est prometteuse en Afrique et ouvre d’énormes possibilités de développement social et économique. Ainsi, dans plusieurs pays du continent, elle devient un des principaux moteurs de la croissance, représentant plus de 5 pour cent du PIB
Le Sénégal s’est fixé pour objectif de tirer 10 pour cent de son PIB de l’économie numérique d’ici à 2025, d’après le Plan Sénégal Émergent (PSE), tandis que le Rwanda a mis en place la connectivité 4G et la fibre optique pour fournir en ligne des services administratifs et d’autres services dans tout le pays. Pour sa part, le Kenya a été pionnier des services d’argent mobile et exporte son modèle. De même, le commerce numérique progresse rapidement en Afrique a un taux annuel estimé à 40 pour cent et devrait dépasser 300 milliards de dollars d’ici à 2025.
Dans son mot de bienvenue, le Secrétaire General du ministère marocain de l’économie et des finances, M Zouhair Chorfi, a indiqué que l’organisation de cette Conférence Ministérielle à Marrakech, s’inscrit dans le cadre de l’engagement, « fort et indéfectible », du Royaume du Maroc en matière de coopération pour le développement de l’Afrique.
Et M Chorfi d’ajouter : « L’Afrique, son développement, son émergence, son émancipation, sa stabilité et l’épanouissement de sa jeunesse, constituent en effet une priorité, un devoir et une responsabilité pour le Royaume du Maroc… L’avenir de l’Afrique repose sur notre capacité à forger de nouvelles formes de réponses solidaires, selon un engagement concret de tous les partenaires et des actions novatrices en faveur de notre continent, notamment à travers l’échange de nos expériences respectives ».
Certes les opportunités offertes par le numérique sont certes énormes, mais ne sont pas exemptes de défis à relever pour garantir leur meilleur usage. Il s’agit notamment des risques liés à la fracture numérique, au cyber attaques des entreprises, au piratage et à l’accès à des données confidentielles et sensibles. En outre, l’économie numérique recèle de nombreux écueils qui rendent difficile pour les gouvernements de recouvrer les recettes.
Dans la plupart des pays africains, les politiques fiscales actuelles ont été conçues pour une économie traditionnelle et sans tenir compte de la nature particulière de l’économie numérique, ce qui a eu pour conséquences la perte de recettes. Etant donné un secteur informel vaste et des secteurs aussi « difficiles à taxer » que l’agriculture et l’économie numérique, ce sont les impôts indirects qui offrent la plus large assiette fiscale dans les pays africains. Plus de 60 pour cent des recettes publiques sur le continent proviennent des imports indirects, même si les structures fiscales diffèrent d’un pays à un autre
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