Organisée parallèlement à la réunion spéciale de la Conférence ministérielle africaine sur l’environnement (CMAE) avant la COP 29 à Bakou, la CCDA-XII vise à réunir des dirigeants, des décideurs, des experts et des défenseurs pour explorer des solutions innovantes, partager les meilleures pratiques et forger des partenariats stratégiques qui accéléreront la transition de l’Afrique vers un avenir à faible émission de carbone et résilient au changement climatique.
Dans son discours d’ouverture, le ministre ivoirien de l’environnement, Jacques Assahoré Konan, a souligné l’ampleur de la crise climatique en déclarant : « La lutte contre le changement climatique est le plus grand défi auquel l’humanité ait été confrontée au cours du siècle dernier ».
Il a souligné l’impact disproportionné sur l’Afrique, qui contribue à moins de 4 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre, mais qui subit de plein fouet les conséquences liées au climat.
« L’adaptation à ces effets néfastes est une préoccupation majeure pour l’Afrique, et la garantie d’un financement adéquat est essentielle. Le thème de cette conférence, « Financer l’adaptation et la résilience climatiques en Afrique », et l’expertise réunie ici sont porteurs d’espoir pour le continent », a-t-il déclaré.
Hanan Morsy, secrétaire exécutive adjointe et économiste en chef de la CEA, a souligné l’insuffisance critique du financement de la lutte contre le changement climatique.
« Malgré l’engagement pris en 2009 de verser 100 milliards de dollars par an, seule une fraction des 1,3 billion de dollars estimés nécessaires pour soutenir la résilience climatique mondiale a été mobilisée. Le déclin du financement climatique mondial pour l’adaptation, au lieu du doublement attendu d’ici 2025, constitue une menace sérieuse pour les objectifs de développement durable (ODD) et les investissements existants en matière de résilience », a-t-elle noté.
Hanan Morsy a appelé à des solutions de financement innovantes qui n’exacerbent pas le fardeau de la dette de l’Afrique, en tirant parti de la zone de libre-échange continentale africaine (AfCFTA) pour canaliser les investissements vers les efforts d’adaptation.
Elle a également souligné l’importance de développer de solides partenariats public-privé et d’impliquer les parties prenantes à tous les niveaux afin d’augmenter les investissements dans l’adaptation.
Josefa Correia Sacko, commissaire à l’agriculture, au développement rural, à l’économie bleue et à l’environnement durable (ARBE) à la Commission de l’Union africaine, a souligné les immenses besoins financiers pour les engagements climatiques de l’Afrique, en déclarant : « Les pays africains auront besoin d’environ 3 000 milliards d’USD pour mettre pleinement en œuvre leurs contributions déterminées au niveau national (CDN) d’ici à 2030.
Toutefois, l’obtention d’un financement adéquat pour l’action climatique reste un défi de taille. C’est pourquoi nous sommes réunis ici aujourd’hui pour délibérer sur les actions et les stratégies clés, et pour consolider la position de l’Afrique alors que nous évaluons les résultats de la COP 28 et que nous traçons la voie à suivre pour la COP 29 en novembre de cette année à Bakou, en Azerbaïdjan ».
Elle a en outre insisté sur la nécessité d’une approche unitaire du continent, en déclarant : « Je nous exhorte tous à parler d’une seule voix collective alors que nous nous préparons pour la COP 29. Nous devons nous concentrer sur la mobilisation de financements climatiques à grande échelle pour l’Afrique, en mettant clairement l’accent sur l’obtention de subventions plutôt que de prêts ou de dettes. Nous devons donner la priorité au financement de projets à fort impact et veiller à ce que les marchés du carbone jouent en notre faveur. »
Anthony Nyong, directeur du changement climatique et de la croissance verte à la Banque africaine de développement, a souligné la nécessité de reconnaître et de compenser les contributions significatives de l’Afrique aux efforts mondiaux d’atténuation.
« Notre priorité doit être de favoriser un développement résilient au climat tout en équilibrant l’adaptation avec des investissements éclairés par le climat. Toutefois, cet objectif ne peut être atteint qu’avec un financement adéquat, un transfert de technologie et un renforcement des capacités, conformément au principe des responsabilités communes mais différenciées », a-t-il déclaré.
La CCDA-XII se concentrera sur des thèmes cruciaux tels que le financement du climat, la croissance verte, la justice climatique et la coopération régionale.
La conférence constitue une plateforme essentielle pour les dirigeants africains, les décideurs politiques et les experts, qui pourront collaborer à l’élaboration de stratégies visant à guider le continent vers un avenir durable et résilient.
La CCDA-XII devrait catalyser des actions et des engagements audacieux qui permettront non seulement de relever les défis climatiques immédiats de l’Afrique, mais aussi d’assurer un avenir prospère et durable pour les générations à venir.
La CCDA est organisée chaque année en amont de la Conférence mondiale des Parties (COP) par une coalition de partenariats connue sous le nom de ClimDev-Africa, qui comprend la Commission de l’Union africaine, la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique (CEA) et la Banque africaine de développement (BAD).
Le CCDA est organisé en collaboration avec l’Alliance panafricaine pour la justice climatique (PACJA) et d’autres institutions régionales. Cette année, il est accueilli par le gouvernement de la Côte d’Ivoire du 30 août au 2 septembre 2024.
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