Son nom est de plus en plus collé à tout ce qui touche au social, avec un penchant pour les plus jeunes, les enfants talibés. Oui, Safiétou Guèye, à peine la vingtaine passée n’a presque rien à voir avec les jeunes de son âge. Son temps, son énergie, ses idées…bref, sa vie, elle en a fait un don : Œuvrer pour les plus démunis et peut importer les moyens à sa disposition.
Même si elle prend le soin de s’habiller très moderne, Sophie a d’autres préoccupations. «Nous sommes dans un monde où les enfants souffrent beaucoup et il y a malheureusement, plus de spectateurs que d’acteurs », dit-il. Et loin de croiser les bras, Sophia pour les intimes, monte une association, dénommée «Les Racines de l’Espoir », dont elle assure la présidence. Et ce qui caractérise cette association, c’est la jeunesse de ses membres, ce qui constitue très souvent un handicap. « La phrase qui sort souvent, c’est waw vous êtes jeunes pour le social, comme s’il y avait un âge pour faire le bien. Certains ne nous font pas confiance et ça se comprend, il y a beaucoup d’arnaqueurs dans ce milieu », explique la présidente.
L’irrésistible histoire avec FAMA
A chaque association, son histoire, même si les camarades de Sophia ont posé beaucoup d’actes, l’histoire avec la petite Fama, cette fille de 14 ans, atteinte d’insuffisance rénale, est sans doute la plus touchante jusque là et de loin celle qui a mobilisé le plus d’énergie. «Je l’ai connue quand elle avait 12 ans. J’étais partie en mission et un soir les agents devaient se réunir pour partager un repas. C’est là que je suis tombée sur un journal, en le feuilletant, je vois un SOS qui disait «Fama Sall une fille malade a besoin d’aide sa famille n’a pas de moyens…». J’ai découpé cette partie et je l’ai mise dans ma poche. Quand je suis rentrée, je me suis mise à réfléchir et j’ai appelé sa maman qui m’a dit que depuis l’annonce il n’a qu’une seule personne qui avait réagi. Quand je suis allée là-bas, j’ai vu une fille souriante, adorable mais très malade. J’ai fait une vidéo avec elle et j’ai créé une page qui s’appelle Fama a envie de vivre, redonnons lui le sourire et c’est la que le combat a commencé », se souvient-elle.
Même si certains ont essayé de dissuader Sophia dans ce combat qui était parti pour être un échec eu égard au coût exorbitant du traitement d’une telle maladie, d’autres allant jusqu’à l’accuser de détournement de fonds destinés à la petite Fama, Sophia tient dur comme fer.
Quatre ans plus tard, les choses commencent à bouger, après la publication d’une vidéo dans laquelle elle élève la voix et réclame une prise en charge de «sa» Fama. Elle commence alors à faire des démarches et chercher des renseignements dans les hôpitaux. Mais elle se rend compte que le coût était tellement élevé qu’il fallait voir autre chose. «Nous avons créé une cagnotte en ligne les gens ont commencé à participer et nous avons commencé à vendre des tee-shirts, je suis fama à 1000 francs CFA », se souvient-elle.
Le coup de fil de la Première dame a tout changé
Tout vient à point à qui sait attendre, dit l’adage et Sophia l’a appris. Un jour, alors qu’elle cogitait encore sur la stratégie à adopter pour réunir un tel montant, elle reçoit un coup de fil peu ordinaire. «La Première dame m’a appelée, elle nous a beaucoup conseillé, avant de nous féliciter pour ce combat qu’elle juge noble », se rappelle-t-elle. Ainsi, Mme Marième Faye Sall décida de prendre en charge la petite, qui aujourd’hui se trouve au Maroc en train de suivre les soins.
Aujourd’hui, les activités de l’association ne se limitent pas à Fama. Sophia et ses amis sillonnent les Daaras et les familles démunies. «Nous avons organisé une collecte de dons et nous sommes en train de faire le tour des daaras pour apporter le soin nécessaire aux enfants talibés », dit la présidente.
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