Il faut prendre le temps de comprendre ce qu’est une erreur. L’erreur peut être définie comme le fait de faire un choix qui n’est pas le mieux adapté à une situation.
Ce qui résulte de ce choix c’est un résultat contraire à celui espéré. On peut être de bonne foi, consciencieux, méthodique et commettre des erreurs malgré tout. Nous ne maîtrisons pas tous les paramètres de notre environnement. Ce qui signifie qu’une bonne partie des informations dont nous avons besoin pour prendre la décision parfaite, exempte d’erreurs, nous échappe. Une des façons de faire face à cette non-maîtrise de l’environnement, c’est d’accepter de prendre des décisions imparfaites. Il faut accepter un certain risque d’erreur, le risque de se tromper.
Le risque est souvent évité dans nos sociétés. Pour notre cerveau, le risque est synonyme de danger et le cerveau interprète tout danger comme une menace à notre survie. En réalité, il y a très peu de risques que nous prenons, de façon réfléchie, et qui mette en danger notre vie ou notre intégrité physique. Le cerveau ne semble pas faire la différence, et se comporte comme si tout risque peut potentiellement nous causer de graves préjudices. En évitant les risques, même raisonnables, nous passons à côté des expériences enrichissantes. La vie étant faite d’expériences, nous avons le devoir d’augmenter la fréquence et l’intensité des expériences positives. Pour cela nous devons prendre des risques. Nous ne pouvons pas attendre d’avoir toutes les informations pour agir, sinon on n’agirait pas. Prenons l’exemple d’un bébé qui apprend à marcher. Il est mu par une volonté, une force intérieure et un instinct qui le poussent à se mettre debout et faire quelques pas. Lors des premières tentatives il y aura à coup sûr des erreurs et des échecs. Mais aucun enfant ne se décourage au point d’abandonner, au contraire, ils se relèvent et font d’autres tentatives jusqu’à la réussite. L’enfant qui apprend à marcher n’a pas toutes les informations sur comment faire. Il n’a pas besoin qu’on lui fasse un cours sur la coordination et l’équilibre nécessaires pour réussir à marcher. Il essaie, échoue, se réajuste, réessaie, persévère et finit par réussir. A chaque échec l’enfant intègre une nouvelle information qui va l’aider dans sa prochaine tentative. Du même coup, à chaque tentative, il fortifie les muscles de ses jambes et améliore son équilibre.
Dans notre vie d’adulte, nous oublions souvent cette leçon que nous avons tous appliquée dans notre apprentissage de la marche. Nous craignons les erreurs et évitons les risques. Nous érigeons des murs pour nous protéger des échecs et des erreurs. Mais en réalité ces murs nous empêchent de connaître le bonheur et la réussite. Notre frilosité et nos peurs sont les plus grands obstacles à notre bonheur. Notre désir de nous protéger des déceptions et des échecs sont les limites invisibles que nous nous imposons. Ces limites sont les plus difficiles à franchir.
Du coup nous laissons mourir nos rêves à l’intérieur de nous-mêmes. Nous n’avons pas été conçus pour être des cimetières de rêves mais plutôt des pépinières de rêves. Nous devons les nourrir, les protéger, leur donner corps, les transformer en projets et les laisser s’épanouir et grandir. Quelqu’un a dit : « Le plus grand drame de la vie ce n’est pas de mourir, le plus grand drame de la vie c’est de laisser mourir en nous ce qui est le plus important alors que nous sommes encore en vie ». Il ne faut pas laisser la peur de l’échec tuer ce qui nous touche au plus profond de notre âme. Ca éteindrait alors notre flamme intérieure et ferait de nous des morts-vivants, des êtres qui ne grandissent plus, ne se développent plus. Le fait d’affronter nos peurs nous met à l’épreuve et nous fait grandir. Le bateau flambant neuf qui sort du chantier naval est en sécurité dans le port. Mais il n’a pas vocation à rester au port, sa mission est de traverser les mers et les océans, d’affronter les tempêtes et autres déchainements de la météo. L’humain n’a pas plus vocation à rester dans sa zone de confort. C’est une zone où ses capacités aussi bien mentales et physiques s’atrophient. Quand l’humain n’est pas mis à l’épreuve, quand il ne s’étire pas pour réaliser son plein potentiel, il meurt à petit feu. Certains meurent à 25 ans mais ne sont enterrés qu’à 75 ans.
Pour s’épanouir il faut sortir de sa zone de confort, prendre des risques, affronter ses peurs, apprivoiser l’échec et en faire un allié. Le courage n’est pas l’absence de peur, le courage c’est d’avoir peur mais d’avancer quand même. La peur d’une déception amoureuse ne doit pas nous empêcher d’aimer, la peur d’une trahison ne doit pas nous empêcher de lier des amitiés, la peur d’une banqueroute de doit pas nous empêcher de lancer notre entreprise. Il faut prendre l’échec comme une occasion d’apprendre, comme l’a dit Henry Ford, l’échec nous donne l’occasion de recommencer de façon plus intelligente.
Apprivoiser la peur signifie qu’il faut s’habituer à sortir de notre zone de confort. Il n’est pas nécessaire de faire des choses grandioses ou extraordinaires. Nul besoin de sauter en parachute et faire un saut à l’élastique. Il faut plutôt infuser dans notre vie quotidienne des doses d’inconfort, c’est seulement de cette façon qu’on s’habitue à sortir de la zone de confort. Eléanor Roosevelt l’avait bien compris quand elle a dit : « il faut faire chaque jour une chose qui nous fait peur ». Notre vie fonctionne comme une pendule qui décrit un mouvement de balancier. D’un côté du balancier il y a la peur, la déception, la trahison, le doute, l’inconfort et l’échec. De l’autre côté il y a la réussite, la joie, l’euphorie, l’amour, le plaisir et le bonheur. Plus le pendule est capable d’aller loin du côté des émotions négatives, plus il ira loin du côté des émotions positives. Plus nous serons prêts et disposés à faire face aux émotions négatives et à l’échec plus nous auront des chances de vivre les émotions positives et le bonheur. Etre disposé à affronter les émotions négatives ne signifie pas qu’on va forcément les vivre, mais c’est comprendre que ça fait partie de la vie et être préparer psychologiquement à les vivre de façon sereine.
Une des façons de se réconcilier avec le risque et avec l’échec, c’est de ne pas juste se focaliser sur le résultat final, sur la destination. Il faut apprendre à apprécier le processus, le chemin.
Certes il est important de ne pas perdre de vue la destination, c’est même primordial.
Cependant il est tout aussi bénéfique de savourer le chemin qui mène à cette destination. C’est ce qui permet de mieux accepter les choix même s’ils ne sont pas les plus appropriés et aussi un résultat qui est contraire à nos attentes, c’est-à-dire une erreur ou un échec.
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