Ce 5 Juillet 2015, le « non » l’emporte en Grèce suite au référendum demandé par Alexis Tsipras pour demander si son peuple valide ou non la proposition de ses créanciers qui les plongerait encore plus dans l’austérité.
En initiant ce référendum qui semble le conforter, Tsipras aura su déjouer la stratégie qui a été déroulée contre Morsi (Egypte). Il a réactionnéle démocratie en invitant son peuple à s’exprimer sur la question du remboursement de la dette, avant que celui-ci ne soit acculé par la pression sociale et le désarroi. De ce fait Tsipras avec Syriza reprennent la main sur ce rapport de force qui leur est imposé, ils reprennent aussi de la légitimité.
Rappelons que les créanciers ont accordé à la Grèce, depuis 2010, 240 milliards d’euros d’aide ou promesses de prêts, mais n’ont rien versé depuis près d’un an.
Dans ce monde, le marché ou les puissants du monde de la finance punissent, s’ils le peuvent, les peuples qui ont osé voté pour les leaders qui leurs sont hostiles, du type Erdogan, Morsi, Syriza, Podemos, Chavez, FIS en Algérie dans les année 1990 etc… Les peuples sont avertis et ils ont l’obligation de soutenir leurs dirigeants légitimement élus et en toute transparence quelque soit l’asphyxie et les pressions mises sur eux. Il y va de la dignité et de la légitimité de faire respecter leur choix souverain. L’Espagne devra faire très surement les frais de son choix sur Podemos.
On se rappelle que tout ce qui a été refusé comme aide à Morsi « l’islamiste » a été accordée à son successeur. Après que les puissants aient validé le coup d’état contre l’expression démocratique du peuple Egyptien. La sphère de la finance piétine la démocratie. Bientôt la démocratie sera une farce dans ce monde si ces pratiques des puissances financières au coeur de l’occident ne s’arrêtent pas. En 2007 c’est la grande France qui contournait le « non » de son peuple contre la constitution européenne pour l’adopter par son oligarchie politique.
Ce qui est important de préciser, c’est que les dirigeants de la Grèce ne refuse pas de payer la dette de leur pays et ils ne rejettent pas leur appartenance à l’Europe mais ils demandent légitimement que les efforts du peuple grec soient reconnus et que la promesse européenne soit respectée par rapport à la restructuration de cette dette. Comme le rappelle l’économiste français Thomas Piketty « la Gréce est le pays qui, entre 2009 et 2014, a le plus réduit son déficit en Europe ». Il est aussi important de rappeler que la Gréce est en excédent primaire depuis 2014, ce qui veut dire que les grecs paient plus d’impots qu’ils ne reçoivent en dépenses publiques. L’option de la Troika qui cherche toujours à faire payer les mêmes c’est à dire la bas peuple et d’épargner les riches et les grandes fortunes au sein de l’économie grecque est humainement et économiquement inconcevable et contre productif pour la paix sociale.
A moins de déclarer la guerre à la Gréce, Tsipras à remis d’autorité la démocratie et la gauche au coeur de la marche de ce monde qui devient fou par sa cupidité et par son manque d’humanité et de solidarité et ce sera le cas tant qu’on se pliera aux exigences du marché, des banques qui ne savent que vendre de l’argent pour en tirer des bénéfices. L’Argentine a su se passer du FMI pour pouvoir s’en sortir et rembourser toute sa dette avec dignité. C’est un bel exemple. Il faut que les politiques reprennent leur rôle, qu’ils collent aux aspirations de leurs peuples et défendent l’interet général avec au moins autant de conviction que les organisations financiéres savent le faire pour la défense de leurs intérêts financiers. Maintenant la question est au delà de la dette Gréce, mais de voir comment rétablir l’économie Grecque et il faut le dire, que depuis cinquante ans est asphyxiée et n’est pas sur de bons fondamentaux économiques.
Mohamed Ly : Think Tank Ipode
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