Si son prédécesseur est connu pour son passage remarqué dans le milieu bancaire, Amadou Bâ, le tout nouveau ministre de l’Economie et des Finances est ce qu’on peut dire «un grand commis de l’Etat». Mais pour l’heure, c’est autour du panier de la ménagère qu’il est attendu.
Né il y a 52 ans à Dakar, l’ancien Directeur Général des Impôts et Domaines, dont les empreintes restent encore fraiches sur le nouveau Code Général des Impôts, est aussi un ancien de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar où il a obtenu un diplôme de Maîtrise ès Sciences économiques, Option Gestion des Entreprises. Titulaire du baccalauréat série G2 Technique en 1980, Amadou Bâ, marié et père de trois enfants, est breveté de l’Ecole Nationale d’Administration et de Magistrature (ENAM), alors qu’il n’avait que 27 ans.
S’il était connu pour son calme olympien, Amadou Bâ a montré une autre facette de sa personnalité quand il s’est agi de faire face aux détracteurs du nouveau Code des impôts, son très cher bébé. Souriant, mais ferme quand il le faut, il a cherché à convaincre les plus sceptiques, notamment les différents responsables du Secteur privé. Des atouts qui ne lui seront guère de trop, eu égard à la lourdeur de la tâche qui lui est assignée. Au-delà des considérations macro-économiques, le nouveau ministre est attendu par le citoyen lambda, celui-là qui ne comprend rien du jargon technico-financier, car ne sachant pas à quoi cela renvoie. Mais qui veut qu’on lui fournisse de l’électricité, en qualité, en quantité et à un prix accessible. Idem pour les denrées de première nécessité ; ou encore la lutte contre les inondations… Bref, répondre très vite et bien, ici et maintenant, à la forte demande sociale…
Si son prédécesseur a «rendu les caisses de l’Etat beaucoup plus liquides», lui est attendu sur la nécessité d’en faire profiter au maximum le consommateur-citoyen lambda qui n’en peut plus d’attendre face à la précarité de sa situation.
En même temps, il vient quelques mois après que le gouvernement du Sénégal a validé la toute nouvelle « Stratégie nationale de développement économique et sociale » (SNDES). Un programme aux objectifs titanesques. Et pour cause, il est attendu, entre autre, afin de porter le taux de croissance moyen à 7%, sans parler de la création de 150 000 emplois par an sur la période 2013-2017.
Mais au regard du parcours d’Amadou Bâ, l’espoir est permis. Titulaire d’un Diplôme d’études supérieures en Comptabilité, il a formé plusieurs promotions d’élève-inspecteurs de la section «Impôts et Domaines», de l’Ecole Nationale d’Administration et cela depuis 1992. Il a également été chargé d’enseignements au Centre Ouest Africain de Formation et d’Etudes Bancaires (COFEB) de la BCEAO.
Entre 1992 et 1994, il a occupé le poste de Commissaire Contrôleur des Assurances à la Direction des Assurances avant de revenir à la Direction Générale des Impôts et Domaines en tant qu’Inspecteur Vérificateur à la Direction des Vérifications et Enquêtes jusqu’à 2002.
A partir de 2002, Amadou Bâ va diriger successivement le Centre des Grandes Entreprises et la Direction des Impôts avant d’être promu Directeur Général des Impôts et Domaines en novembre 2006. Il y restera jusqu’au jour où sera appelé par Aminata Touré pour remplacer un autre Amadou, mais Kane celui-là…
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