Les ventes de Smartphones progressent moins vite en valeur qu’en volume. Défiés par les chinois, Apple et Samsung perdent des parts de marché.
Ce sont toujours les rois de la high tech, mais ils marquent le pas. Selon les premières projections publiées dimanche à la veille de l’ouverture à Las Vegas du Consumer Electronics Show (CES), le grand salon international de l’électronique grand public, Smartphones et tablettes devraient être logés à la même enseigne en 2015 : ils devraient encore représenter 46 % des dépenses mondiales en électronique grand public, mais leur croissance va nettement se ralentir.
L’institut GfK et l’association américaine de l’électronique grand public CEA prévoient ainsi une progression modeste de 19 % pour les ventes de Smartphones, à 1,51 milliard d’unités en 2015. Comparé à 2014 où la hausse atteignait 28 % et, pire encore, à 2013 où elle pointait à +49 %, 2015 fait pâle figure. Surtout, la progression s’annonce encore plus faible sur les montants dépensés : ils devraient s’établir à 406,7 milliards de dollars, soit + 9 %, contre +13 % en 2014 et + 30 % en 2013. Même chose pour les tablettes : les ventes devraient progresser de 20 % à 337 millions, mais les revenus, eux, seraient en recul de 8 % à 61,9 milliards (-1 % en 2014). « L’effondrement du marché des tablettes a été alarmant en 2014 », estime Ranjit Atwal, directeur de recherche chez Gartner. D’après lui, l’allongement de la durée de vie des ardoises électroniques et l’absence d’innovation majeure sur ce marché, en sont les principales causes.
Descente aux enfers ?
Est-ce le début d’une descente aux enfers ? Aujourd’hui, personne ne sait combien de temps encore les appareils mobiles vont continuer à être les vaches à lait de l’électronique grand public. D’après Steve Koenig, économiste à la CEA, le prix unitaire des Smartphones devrait tomber sous la barre des 300 dollars en moyenne pour la première fois cette année. IDC prévoit même un prix moyen de 241 dollars en 2018.
Les constructeurs chinois, avec leurs appareils à prix réduits, mènent la vie dure aux deux leaders mondiaux des Smartphones Apple et Samsung. Ils tirent les tarifs vers le bas et poussent tous les concurrents à se réinventer. Le plus doué en la matière, c’est Xiaomi, désormais numéro trois mondial des Smartphones (lire ci-dessous). Les difficultés, l’an dernier, de Samsung, dont les ventes ont déçu, illustrent le bouleversement du marché. Le leader mondial du mobile a ainsi annoncé qu’il allait réduire cette année d’un quart, voire d’un tiers, le nombre de ses modèles disponibles.
Samsung, mais aussi Apple ont du souci à se faire. Leur part de marché devrait logiquement baisser dans les années à venir. Là où ils règnent en maître, dans les pays riches, la croissance ralentit. Elle reste tirée par les pays émergents d’où devraient encore provenir cette année 75 % des ventes de Smartphones. C’est précisément dans ces régions, en Inde ou en Chine, qu’ils subissent la concurrence des Xiaomi et autres Huawei. Sans compter que certains pays émergents pourraient bien marquer le pas en 2015. GfK et la CEA tablent en effet sur une baisse de 5 % des dépenses en Amérique latine cette année, soit autant que sur les marchés matures d’Europe occidentale. Lei Jun, le patron de Xiaomi, prévoit, lui, un ralentissement de la croissance sur le marché des Smartphones en Chine en 2015. Mais il a déjà trouvé la parade en allant chercher des relais de croissance en dehors de Chine, et en se diversifiant.
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