Quelles sont les ambitions de Vivo Energy en Afrique ?
Il faut dire que nous avons 3 actionnaires que sont Vitol, le principal trader en pétrole dans le monde avec 40%. Ensuite, Helios, un fonds d’investissements avec un portefeuille de 3 milliards $Us qui a 20% du capital et qui est présent en Afrique et enfin Shell qui dispose également de 20%. Nous avons une licence Shell pour utiliser la marque partout en Afrique, sauf en Afrique du sud. Notre ambition, c’est profiter de la croissance du continent qui est réelle pour y investir parce que nous croyons en l’Afrique, en son potentiel, en sa jeunesse. L’Afrique est aujourd’hui à un tournant, il faut saisir ce moment qui est le sien.
En tant que Vivo Energy, nous sommes là pour accompagner et saisir toutes les opportunités de croissance. Nous avons un plan d’investissement sur les 3 années à venir de l’ordre de 240 millions $Us, ce qui n’est pas négligeable. Nos actionnaires sont prêts à mettre un tel montant sur la table pour investir dans de nouvelles stations-services, des projets miniers, des dépôts, de la logistique, partout en Afrique… C’est la finalité puisque nous sommes ici pour faire croître ce que nous avons acheté et saisir de nouvelles opportunités.
Qu’en est-il pour le Sénégal ?
Notre mission est la même, nous cherchons des opportunités de croissance. Des élections ont eu lieu, il y a 1 an et le pays est en train de changer. Donc, nous allons accompagner. S’il y a des possibilités d’investir, nous le ferons. Nous suivons ce mouvement dynamique du pays pour être, demain, au rendez-vous pour prendre de nouvelles parts de marché, croître en même temps que le pays, être là pour nous, pour nos actionnaires et employés et pour continuer à grandir.
Le gouvernement veut mener une politique de mix énergétique, pensez-vous pouvoir l’accompagner dans ces énergies non fossiles ?
Déjà, nous essayons de continuer à bien faire ce que nous savons faire, à savoir le pétrole. Nous sommes une multinationale, de taille importante, présente en Afrique et nous avons l’intention de saisir toutes les opportunités dans notre domaine. Donc s’il y a des activités de diversification nous permettant d’augmenter notre périmètre, pourquoi pas ?
Le Sénégal connait des crises épisodiques d’approvisionnement en gaz. Etes-vous intéressés par cette activité ?
Nous ne sommes plus dans le gaz. Il y a quelques années, le groupe Shell avait décidé de vendre ses activités de gaz. Aujourd’hui, il y a beaucoup d’acteurs dans le secteur. Mais pour l’instant, nous attendons une réglementation plus claire dans l’interchangeabilité des bouteilles avant de nous prononcer sur ce sujet…
Que faut-il retenir de vos entretiens avec les autorités sénégalaises ?
Nous avons eu le plaisir d’être reçu par le Premier Ministre, le Directeur de Cabinet du Ministre des Finances et celui du Ministre de l’Energie. Si je résume nos discussions, surtout avec le Premier Ministre, il y a une volonté très forte de transparence du nouveau pouvoir, de s’assurer que le terrain de jeu est équitable. L’équité, un mot que j’ai entendu à plusieurs reprises. S’assurer que tous les opérateurs connaissent bien le terrain et respectent les règles. Dans ce contexte, nous sommes prêts à investir puisque tout investisseur veut connaitre le cadre dans lequel il évolue, aussi comment l’avenir se prépare pour pouvoir investir correctement en limitant les risques de l’imprévu d’ordre législatif et autres. Pour attirer les investisseurs, l’Etat doit mettre en place un cadre transparent et équitable, pour que les investisseurs puissent savoir où ils vont, comment y aller, se sentir protégés par un Etat fort qui fait respecter le droit et les règles.
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