Les performances de l’économie sénégalaise continuent d’être faibles par rapport aux ambitions des autorités et des sénégalais.
A l’image de ce qui se passe dans la zone euro d’ancrage, notamment en France, l’austérité budgétaire est en train de contribuer à atténuer la demande intérieure dans un contexte de baisse généralisée des prix, la déflation ayant fini de gagner le Sénégal. De ce fait, il est fort probable que la croissance soit en deçà de 4% en 2014 si les autorités atteignent leurs objectifs de déficit budgétaire.
En effet, suite au constat que les recettes fiscales prévues en 2014 n’allaient pas se réaliser au vu de la faible activité économique, les autorités et leurs partenaires avaient en avril 2014 révisé les objectifs de recettes et de déficit budgétaire au premier semestre. Ces nouveaux objectifs, les autorités ont pu les atteindre et même les dépasser. Elles sont donc à féliciter pour le maintien du processus d’assainissement dans un contexte économique difficile. Ces conditions économiques, Les autorités ne peuvent pas vraiment les améliorer à court terme n’ayant pas les instruments nécessaires de gestion économique. Notre salut dépendra du succès des actions de la Banque Centrale Européenne et de leur impact sur l’euro.
Les autorités sont donc obligées dans le cadre du Plan Sénégal Emergent (PSE) de revoir à la baisse leurs ambitions d’impulsion de la croissance par la puissance publique. Si les investissements publics seront tout au plus catalyseurs d’investissements privés plutôt que moteurs dans un contexte d’austérité budgétaire, pouvons-nous nous attendre à une amélioration du quotidien des sénégalais dans un proche avenir? La réponse est malheureusement non de notre point de vue.
Comme nous le disions en Juin 2014 dans notre rapport sur les performances économiques du Sénégal, il nous sera difficile d’attirer des investisseurs sur notre marché. L’investissement privé ne peut se rendre dans un pays dont le niveau de compétitivité ne permet pas d’exporter ou de substituer les importations, et dont les capacités de production existantes sont sous-utilisées.
Nous avons la responsabilité de mettre les sénégalais dans des conditions qui leur permettront de découvrir eux-mêmes les secteurs d’activités à investir et les investisseurs étrangers de décoder les signaux correspondants.
Nous gérons bien nos finances publiques, mais il va nous falloir nous donner les moyens de gérer notre économie pour sortir du cercle vicieux de l’endettement extérieur.
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