L’événement, organisé sous le thème « Le rôle des banques multilatérales de développement sous-régionales dans la réalisation des objectifs de développement de l’Afrique », a rassemblé des décideurs politiques, des économistes et des responsables financiers pour évaluer comment les BMD peuvent améliorer leur capacité à mobiliser des ressources, attirer les investissements du secteur privé et renforcer leur contribution à l’intégration régionale et à la transformation économique, indique un communiqué de la CEA.
La session a comporté des interventions de Mme Hanan Morsy, économiste en chef et secrétaire exécutif adjoint de la CEA, de M. Admassu Tadesse, président-directeur général de la Banque de Commerce et de Développement (BCD), et de Mme Fatima Elsheikh, Secrétaire générale de la Banque arabe pour le développement économique en Afrique (BADEA).
Le panel, modéré par Hopestone Chavula, Chef intérim de la Section d’analyse macroéconomique de la CEA, a exploré les solutions aux contraintes de financement persistantes auxquelles sont confrontées les BMD, ainsi que les possibilités d’élargir leur rôle dans le soutien à la mise en œuvre de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) et à des initiatives plus larges de développement durable.
Dans ses remarques, Mme Hanan Morsy a souligné le rôle essentiel des BMD sous-régionales pour combler le déficit de financement de l’Afrique et s’attaquer aux obstacles structurels à la croissance économique.
Elle a souligné que les BMD doivent être habilitées à mobiliser des ressources à long terme et à fournir des financements plus abordables aux économies africaines, en particulier à la lumière du resserrement des conditions financières mondiales et de la diminution des flux d’aide au développement.
Elle a également souligné la nécessité de réformer l’architecture financière mondiale afin de créer un système plus équitable qui permette aux BMD africaines d’accéder à des financements à des conditions favorables.
Les discussions ont également porté sur le potentiel de la réaffectation des droits de tirage spéciaux (DTS) comme moyen de renforcer la base de capital des BMD et d’accroître les prêts concessionnels aux pays africains.
Un aspect essentiel des discussions a été le rôle des BMD dans le soutien au programme d’intégration de l’Afrique, en particulier par la mise en œuvre de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf). M. Admassu Tadesse a noté que l’infrastructure propice au commerce reste un obstacle majeur au commerce intra-africain et à l’industrialisation, et que les BMD doivent accroître leurs investissements dans les couloirs de transport, la logistique, l’infrastructure énergétique et la connectivité numérique afin de faciliter le commerce transfrontalier.
Mme Fatima Elsheikh a réfléchi aux limites structurelles qui empêchent les BMD de jouer un rôle plus transformateur dans le développement de l’Afrique.
Elle a souligné la dépendance écrasante à l’égard des actionnaires à faible revenu, l’appel limité à l’aide de la Banque mondiale et le fait que les BMD ne peuvent pas jouer un rôle plus important dans le développement de l’Afrique.
Les panélistes ont également discuté de la nécessité d’un meilleur alignement entre les BMD et les priorités de développement du continent, notamment l’Agenda 2063 et le Programme 2030 pour le développement durable.
Ils ont souligné que les BMD doivent adopter des mécanismes de financement plus agiles et renforcer leurs partenariats avec les institutions mondiales de financement du développement pour assurer une croissance durable et inclusive dans toute la région.
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