Depuis le début des négociations de la COP29, les États producteurs de pétrole se sont fermement opposés à des engagements plus forts sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre, avec une opposition particulièrement marquée de l’Arabie saoudite. Dans une déclaration publique rare, Albara Tawfiq, délégué saoudien, a annoncé que « le groupe arabe n’acceptera aucun texte qui cible un secteur particulier, y compris les combustibles fossiles, même une simple incitation à le faire ». Cette position marque un tournant, car les pays pétroliers cherchent désormais à diminuer l’impact des engagements pris lors de la COP28, où un accord avait été signé pour une sortie progressive des hydrocarbures.
Un tel recul serait un coup dur pour la lutte contre le changement climatique, avertissent plusieurs nations, dont les pays européens, qui ont fait de cette question un axe central de leurs actions diplomatiques. Le ministre danois de l’Environnement, Lars Aagaard, a fermement réagi à cette tentative de révision, affirmant : « Nous ne sommes pas ici pour renégocier ce qui a été décidé l’année dernière. Le but de ce processus des COP est d’arrêter le changement climatique, et pour ce faire, nous devons sortir des énergies fossiles. C’est primordial pour nous, donc pour le dire poliment, nous ne sommes pas d’accord avec eux. Nous approchons de la ligne rouge… une ligne bien marquée. »
Malgré ces tensions en public, les discussions continuent en coulisses. Selon des sources rapportées par l’AFP, des négociateurs chinois, occidentaux et d’autres pays insulaires échangent encore pour tenter de trouver un compromis. Le ministre irlandais des Transports, Eamon Ryan, a indiqué qu’il restait « de l’espace pour un accord » et que les discussions étaient toujours ouvertes. La Chine, acteur clé dans le rapprochement entre les pays occidentaux et ceux du Sud, a appelé « toutes les parties à se retrouver à mi-chemin ».
Il faut rappeler que les combustibles fossiles – charbon, pétrole et gaz – sont responsables de près des trois quarts des émissions mondiales de gaz à effet de serre, et leur réduction est donc cruciale pour limiter l’ampleur du réchauffement climatique. Si cet accord sur la sortie progressive des énergies fossiles venait à être compromis, il constituerait un revers majeur pour les efforts internationaux de décarbonisation et pour la mise en œuvre des objectifs de l’Accord de Paris.
Alors que la COP29 touche à sa fin, l’issue des négociations sur la transition énergétique reste incertaine, mais ce dernier jour pourrait bien être décisif pour l’avenir de l’accord climatique mondial.
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