Selon la directrice des opérations de la Banque mondiale au Sénégal, Mme Keiko Miwa, le rapport CCDR est un outil important d’appui au gouvernement du Sénégal pour l’identification des voies de réduction des vulnérabilités climatiques et des émissions de gaz à effet de serre, ainsi que des avantages et des opportunités qui en découlent.
En effet, estime-t-elle, « les pertes annuelles moyennes du PIB pourraient atteindre jusqu’à 9,4 % d’ici 2050, si aucune mesure d’adaptation au changement climatique supplémentaire n’est prise ».
Alors que poursuit-t-elle, « les mesures climatiques peuvent inverser cette tendance négative et favoriser la croissance économique, estimée, pour les seules mesures d’adaptation, à au moins 2 % du PIB d’ici 2030.
Ces mesures devraient se concentrer sur les systèmes productifs (sécurité alimentaire, sécurité hydrique, forêts), les villes durables, le capital humain ; ainsi que sur des actions concrètes pour faciliter la transition énergétique. »
Cependant, elle est convaincue que « cela nécessitera des ressources financières importantes, ainsi que des approches innovantes et des réformes politiques pour assurer la durabilité à long terme. D’autant plus que les investissements sont estimés à 8,2 milliards de dollars sur la période 2025-2030 soit 4, 5% du PIB durant cette période et à 10,6 milliards de dollars sur la période 2031-2050, soit 2% du PIB durant cette période. »
« Des investissements insignifiants », selon son avis, si l’on considère que le gouvernement sénégalais consacre actuellement 4 % de son PIB aux subventions énergétiques.
Le Directeur régional de la société Financière internationale (SFI), M. Olivier Buyoya, a lui noté dans son intervention que les impacts du changement climatique, comme la sécheresse, les inondations, les vagues de chaleur, la raréfaction des ressources halieutiques ou encore la dégradation des terres, entravent les ambitions de développement du Sénégal en affectant de plus en plus les secteurs vitaux comme l’agriculture, la pêche, le tourisme ainsi que les services de distribution et d’exportation.
Ainsi, il souligne que ces évènements attestent de l’urgence de la situation et doit exhorter à accélérer les actions en faveur de la résilience climatique.
A cet effet, il a invité le secteur privé à soutenir la mise en œuvre des solutions climatiques en mobilisant ses capitaux et son expertise compte tenu des « immenses » besoins en financement.
Il en appelle à des partenariats avec les institutions de développement telles que le Groupe de la Banque Mondiale et la BAD, via des obligations durables et thématiques, afin de faciliter l’accès des PME aux financements verts.
Le Directeur régional de la SFI estime en outre qu’il faut encourager les banques publiques et internationales à augmenter les financements pour les PME en utilisant des garanties de crédit partielles et des fenêtres de financement vertes. Mais aussi en introduisant des mécanismes financiers innovants, comme des garanties de liquidité pour les projets climatiques, nous renforçons la confiance des investisseurs.
« Atteindre les objectifs des contributions déterminées au niveau national (CDN) du Sénégal nécessite une participation substantielle du secteur privé dans le développement et le financement des solutions climatiques. », affirme-t-il.
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